Shrek 4, il était une fin : on aurait aimé qu'il en soit ainsi, à la vue du film qui n'est pas abouti. On se rappelle des deux premiers films qui étaient excellents et brillants en tous points, d'un déclin de qualité amorcé par le troisième, et l'on nous achève d'un coup sec avec ce dernier film qui ressemble à la cinquième roue du carrosse, aussi inutile que peu amusant. L'entièreté du scénario repose sur un "et si..." qui est tout juste bon à remplir les vingts minutes d'un épisode de série jeunesse, mais a du mal à nous intéresser au-delà. Le méchant est quant à lui un défaut de continuité : le nain Tracassin apparaissait déjà dans le troisième film, mais il n'avait pas du tout cette apparence ni cette voix. On aurait pu inventer n'importe quel antagoniste magique, sans avoir besoin de piocher parmi ceux déjà croisés (et de leur faire un lifting tiré à quatre épingles). Passons, pour aller vers ce qui fâche : Shrek 4 ne se moque plus des Disney (ce qui était drôle), mais de Shrek et Shrek 2, ce qui est redondant. Le film s'épuise rapidement en auto-référencement, et les personnages revus et corrigés sont tout juste appréciables. L'intrigue ne divertit pas, car elle semble être une boucle qui se referme sur elle-même et ne fait finalement pas avancer l'histoire de Shrek... Le délire du "et si" avec sa suite d'effets papillon a tellement été vu et revu, est vraiment peu original, à tel point que les doubleurs semblent eux-mêmes lassés de cette suite "bankable" : les voix ne sont pas aussi créatives qu'avant, tant en VO qu'en VF... Dommage car c'est ce qui faisait tout le piquant humoristique des Shrek. La musique suit également un train-train qui se veut rentable avant tout, on frôle la "disneyisation". Un comble pour un studio qui excelle dans l'humour subversif. Le cinquième opus est déjà annoncé pour l'année 2019, on transpire déjà, si c'est pour ressembler à pareille soupe. La patte jouissive de Dreamworks est restée dans les deux premiers opus brillants, et nous laisse avec un Shrek 4 qui frôle le Disney peu inspiré.

Aude_L
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le 3 avr. 2021

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Aude_L

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