Juste un instant de bonheur

Les visuels promotionnels de Si tu tends l'oreille sont tous trompeurs : là où vous aurez l'impression que c'est un Miyazaki fantasy, dans un univers magique qui n'appartient encore qu'à lui, il n'en est rien (enfin, presque rien).

Si tu tends l'oreille, c'est la (banale) et merveilleuse histoire de Shizuku, jeune lycéenne passionnée de littérature, passant des heures à la bibliothèque ou dans sa chambre, à dévorer autant de romans que possible. Un jour, elle remarque que beaucoup des livres qu'elle emprunte le furent juste avant elle par un dénommé Seiji Amasawa. Elle décide de retrouver la trace de ce mystérieux garçon...

Non réalisé par le Maître Miyazaki mais par Yoshifumi Kondo, ce long métrage d'animation comporte tous les ingrédients que je préfère chez un Ghibli : le récit d'un quotidien nippon banal et pourtant tellement poétique... A l'instar de Kiki la Petite Sorcière, l'intrigue est ultra-simple, le scénario tient sur un post-it, et pourtant, il se passe tellement de choses qu'en discuter une heure durant ne suffirait pas à en faire le tour, et c'est TOUT ce qu'on aime là-dedans : l'aventure intérieure. Le dépassement de soi. Avoir la foi en ses rêves.

Ici, nulle magie, point d'étincelles et de créatures, elles ne seront présentes que dans les rêves de la jeune Shizuku, archétype de la petite adolescente qui s'apprête à découvrir l'amour au travers de la passion pour ce que l'on fait et ce en quoi l'on croit.

Ah ! Qu'il fût plaisant, ce film ! Et de participer à un jeu amusant : retrouver tous les easter eggs des autres Miyazaki (il y en a quelques uns... saurez-vous tous les trouver sans aller tricher sur Wikipédia ?)

En résumé, Si tu t'en l'oreille n'est pas un film qui se regarde, mais qui se laisse délicatement savourer.