Sidekicks
4.3
Sidekicks

Film de Aaron Norris (1992)

Quand il était petit, Chuck Norris avait déjà un poster de Chuck Norris dans sa chambre

Sorti en 1992, Sidekicks, réalisé par Aaron Norris mettant en tête d’affiche Jonathan Brandis et celui qui a gagné la guerre du Golf, en 18 trous, celui qui donne fréquemment du sang à la Croix-Rouge mais jamais le sien, le grand, l’invincible, le puissant, l’irremplaçable Chuck Norris. Sidekicks nous narre l’histoire d’un adolescent timide s’évadant de son quotidien en rêvant qu’il combat les bad guy aux cotés de Chuck. Un bon petit nanar touchant à voir un dimanche après midi. Mais pourquoi s’infliger tant de douleurs? Voici les raisons…


Se rattacher à l’imaginaire


Sidekicks, mon père me l’avait fait découvrir en louant la VHS un soir dans un vidéo club. A l’époque, je n’avais d’yeux que pour les films d’action, de karaté, et de kung fu. Les VanDamme, les Jackie Chan, les Stallone et SURTOUT les Schwarzy, occupaient mes pensées et mes rêves. Agé de sept ans, en regardant Sidekicks, je ne pouvais m’empêcher de retrouver une partie de moi chez cet adolescent. Rêver d’être le partenaire de combat de son acteur de films d’action préféré et combattre les gens nous pourrissant la vie, revivre des scènes cultes de ces films, ou rêver simplement de le rencontrer, on l’a tous fait. Quand on est adolescent et qu’on a la désagréable sensation d’avoir le monde contre nous, c’est le genre de film motivant dont à besoin pour avancer dans la vie. Ce fut là le début d’une longue amitié entre Sidekicks et moi. Pourtant, il a tout du nanar, surtout à la vue des diverses scènes d’action. Ne parlons pas non plus des répliques, plutôt des joutes verbales hilarantes. Mais c’est des rêves et les rêves, c’est toujours de l’exagération, de l’abracadabrant en puissance. Plutôt réussit.


Barry, notre protagoniste interprété authentiquement par le regretté et talentueux Jonathan Brandis (Ca, il est revenu, L’histoire sans fin 2), est timide, maladroit, introverti, fragile, n’a pas d’amis, pas de petite amie, fait office de souffre douleur de Randy Cellini, caïd immature du lycée, se trouvant constamment rabaissé par certains professeurs. Pour enfoncer le couteau dans la plaie, il est asthmatique. Heureusement, il est soutenu par son père (un informaticien veuf complètement largué mais présent pour son fils), son amie Lauren (qui a plus pitié de lui qu’autre chose), et Noreen, sa prof d’histoire.


Barry, surnommé Barry qui-qui par ses bourreaux, comme beaucoup d’enfants et d’adolescents n’arrivant pas à se faire une place dans la société et se faisant humilier en permanence, c’est un doux rêveur, imaginant des tonnes d’aventures qu’il vit aux cotés de son acteur de films préféré. Dans ces rêves qu’il fait parfois éveillé, il est le partenaire de combats de Chuck Norris, celui qu’il considère comme son héros. Forcément, si enfant, ado ou adulte, vous aviez le même style de vie, les mêmes traits psychologiques, un lien fort sera tissé entre ce personnage et vous.


Vous voyez la ressemblance avec un certain Last Action Hero sortit au cinéma un an plus tard ? Avant Danny Madigan et son Jack Slater, il y avait Barry, fan de Monsieur Chuck Norris. La qualité des deux longs métrages, on ne peut la comparer. L’un a un budget de blockbuster, l’autre non.



« Leçon Numéro 2 : Croire à ce qui est, et pas à ce qui parait ».



Vous avez aimé Last Action Hero et Karaté Kid? Vous aimerez Sidekicks


L’acheminement de Sidekicks ressemble à s’y méprendre à Karaté Kid qui se voit emprunter quelques éléments qui faisaient tout son charme : le héros faible physiquement mais fort intérieurement qui se battra contre ses peurs, l’entraineur asiatique déjanté remplit de sagesse, la petite amie potentielle, le tournoi d’arts martiaux en fin de film. Narration quasi similaire, l’objectif de Barry est approximativement le même que celui de Daniel Larusso. Bien sûr, Sidekicks n’est pas une copie bête de Karate Kid. Il a sa propre identité puisqu’il est bardé d’interventions de Chuck Norris.


Dans ces séquences, Chuck joue les modèles à suivre, l’ami imaginaire avec qui l’impossible devient possible. Cette lueur d’espoir dont Barry à besoin, que certains spectateurs ont besoin. Par ailleurs, il est bon à noter que ce film est travaillé. De par sa mise en scène soignée (c’est du Chuck Norris tout craché avec des scènes d’action démesurées, où on alterne séquences de gun fight et karaté additionnées à des effets de ralentis), digne parfois d’une série B de qualité, des musiques rythmées made in nineties combinant musique pop américaine et mélodie asiatique, de ses répliques aussi savoureuses qu’inspirantes, à ses personnages dont on se prend vite d’affection. Le réalisateur met en avant la bonté et la sincérité dégagées de Chuck Norris. On ne peut qu’apprécier les bonnes intentions de l’acteur.


Portés disparus et la célèbre sortie d’eau, mitrailleuse à la main de Braddock, The Hitman, ou bien encore Delta Force, Aaron Norris reconstitue à merveille certaines scènes cultes de la filmographie de son frère Chuck. Un bien bel hommage. Dans ces scènes d’action, Chuck, épaulé par Barry, ne tirera jamais sur les bad guy, il tirera à coté, sur des éléments décors pour les assommer, les faire tomber, ou les humilier. Ceci confirmant que Sidekicks est bel et bien un film familial. L’humour y est bon enfant et les ennemis tout droit sortis de cartoons.


Et justement, pour ce qui est de surjouer au point d’avoir des envies de créer un album photos avec toutes les expressions exagérées pour telle ou telle scène, Joe Piscopo, interprète de l’orgueilleux professeur Stone (la frime c’est pas son truc parait-il) n’éprouvant que méprit envers le grand Chuck, fait des malheurs autant dans les scènes de rêves que dans les scènes réelles. En atteste ces quelques photos que je vous laisse admirer, imprimer puis entreposer dans un joli album.



« Chuck Norris, CHUCK NORRIS? Il ne combat plus depuis longtemps. Et
pourquoi Norris a laissé tomber la compét et bien c'est à cause de
MOI! Il ne combat plus de peur de se faire botter le cul, VOILA! »



On devrait penser à créer un tee shirt à l’effigie de ce personnage culte. Le prof de sport en tient une bonne couche aussi. C’est avec des personnages de ce genre, ce coté nanardesque se mariant de manière surprenante à des scènes plus sérieuses, dramatiques ou tendres, que Sidekicks est pour moi une réussite.



« Il faut apprendre à contrôler ses rêves. Et quand tu arriveras à
les contrôler, tu en feras de moins en moins souvent. Mais ceux là
seront bien plus intenses ».



Au final, Sidekicks, bien qu’étant un petit nanar culte, déborde de bonnes intentions. Les antagonistes ont beau être caricaturaux, machos, ridicules, limités intellectuellement et kitschissimes, ils sont savoureux. Il en va de même pour TOUT ce qui englobe ce film. Sidekicks, c’est le genre de film à petit budget sans prétentions qu’on pourrait regarder un dimanche après midi sans se prendre la tête. Une œuvre inspirante et encourageante pour tous ceux qui peinent à trouver leur place dans ce monde. Et n’oubliez pas, les rêves deviennent parfois réalité seulement si vous y croyez très fort.

Jay77
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le 22 avr. 2017

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