Bien qu’un peu long (95 mn, un moyen métrage aurait été préférable) et lent, le film reste intéressant par son traitement du deuil, même s’il n’est pas le premier à aborder le sujet comme « Zinnia » (2015) de Tom Lin ou « Loreak » (2014) de Jon Garaño et Jose Mari Goenaga. Sidonie Perceval (Isabelle Huppert) qui a perdu son mari dans un accident de voiture, se rend au Japon pour 6 jours à l’occasion de la réédition de son 1er livre, « L’ombre portée », organisée par son éditeur Kenzo Mizoguchi (sic), francophone car ayant étudié à Paris. La réalisatrice évite le pathos et la mièvrerie, créant un Japon à la fois caricatural et de cartes postales (clichés sur les cerisiers en fleurs, les temples bouddhistes, la politesse extrême) et irréel (absence de monde dans les aéroports, les gares, les trains, les bateaux), permettant ainsi de mieux accepter le fantôme du mari de Sidonie [sans le romantisme de « L’aventure de Madame Muir » (1947) de Joseph Mankiewicz (1909-1993)]. On peut y voir une référence au cinéma d’Éric Rohmer [« Perceval le Gallois » (1978)], bien que moins bavard, avec le choix du personnage de Sidonie.