Le joli récit du processus de deuil et de reconstruction d'une femme écrivain, en déplacement au pays du Soleil-levant.
L'on est tout d'abord surpris par le rythme du film. Tout en délicatesse et non dénué de poésie, ce dernier n'hésite pas à prendre son temps, à travers des scènes soit contemplatives soit très peu dialoguées. Charmés également par la tendresse et la simplicité avec lesquelles est abordée cette histoire de "fantôme".
Néanmoins, le film n'est pas vraiment arrivé à me toucher, sauf peut-être lorsqu'il déroule un très joli thème musical joué au piano lors des moments de rapprochements entre l'héroïne et son éditeur, dans le taxi. Pour le reste, la mise en scène m'a paru installer trop de distance pour traiter d'un sujet aussi intime et a laissé s'installer chez moi une certaine forme d'ennui.
Il est également assez frappant de constater à quel point, depuis quelques années, et sans doute le rôle qui lui valut son dernier César, dans "Elle", Isabelle Huppert semble jouer de façon (trop ?) distanciée les personnages qu'elle interprète. Si l'on continue de retrouver ici certains tics de jeu désinvoltes qui font quelque peu perdre au film de sa puissance émotionnelle, la façon dont elle se laisse filmer, sans fards, ainsi que la sincérité de sa composition nous permettent d'entre apercevoir de nouveau la grande actrice.
Les tentatives d'humour, souvent aux dépends des japonais et de leurs us et coutumes, n'ont pas fonctionné sur moi non plus, même si c'est aussi à ces changements de ton, souvent inattendus, que le film doit en partie son charme.
Pour finir, l'Histoire ne dira jamais si c'est pour toutes ces raisons que je ne suis jamais parvenu à vraiment rentrer dans le film ou si c'est à cause de ce spectateur dans la salle qui a passé la séance à enfouir sa main dans son profond et étroit sachet en plastique de pop-corn, littéralement toutes les cinq secondes...
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