... et le silence est d'or.

Enfin, le nouveau Scorsese ! Trois ans après Le Loup de Wall Street, le maestro est enfin de retour, avec l'un de ses plus vieux projets, l'adaptation du roman Silence de Shusaku Endo.
Mais si j'adore (au sens religieux du terme) Scorsese, je dois bien confesser que le casting me faisait très peur... Andrew Garfield et sa tête d'attardé mental en premier rôle, qui plus est assisté par Adam Driver et Liam Neeson, il n'en fallait pas plus pour ébranler ma foi. C'était mon unique crainte, mais je l'avoue... j'ai douté. Supporter Garfield , dont même Mel Gibson n'a rien su tirer, pendant deux heures et demi, cela tenait quand même du chemin de croix.
Mais Scorsese, fidèle à lui-même, a su tirer le meilleur de ses acteurs, et ouf, Garfield est bon (et ça me fait mal de le dire) ! Driver aussi. Et même Liam Neeson, dont je craignais que les dix ans de traversée du désert n'aient entamé sa capacité à jouer autre chose que le action hero inexpressif, s'avère très bien. Comme quoi !

Ma principale crainte étant levée, le film aurait pu être parfait, sans ce dernier quart d'heure, qui tombe je trouve un peu comme un cheveu sur la soupe. D'autant plus qu'il est le théâtre de surprenantes fautes de goût, chose pour le moins inhabituelle chez Scorsese, qui m'ont un peu gêné.

Autrement, le film est très bien, et passe très vite. J'en aurais volontiers pris une heure de plus. Toutes les scènes de dialogues sur la religion, comme la réflexion sur la foi du personnage et la place du christianisme au Japon... Le film soulève plein de sujets très intéressants, et propose une réflexion assez passionnante sur la question de la religion. Ceci ponctué de scènes de supplices vraiment impressionnantes, le tout dans des décors magnifiques, et quasiment sans musique... J'aime.