Dans l'espace personne ne vous entendra planter des carottes.

Résumé :
Nous sommes en 2001 et l'humanité est devenue complètement conne : les mecs se font chier à faire pousser des serres DANS L'ESPACE avec un biome regroupant des animaux et ils la confient à un seul gars qui sait jardiner et à trois connards qui n'ont aucune compétence pour ça, ils s'emmerdent , jouent au poker et font du kart sur les plates bandes.


Et puis, d'un seul coup, l'humanité, en pleine phase d'idiocratie se dit "en fait, on laisse tomber nos dernières serres et on les fait exploser à coup de BOMBES NUCLÉAIRES." (Parce que ça fait des jolies explosions dans l'espace.) Et du coup, Lowell, le dernier éco-terroriste de l'humanité se dit que "C'est pas bien tout ça" et il décide de conserver un des biomes (tuant ses potes au passage, mais c'est pas grave, c'était des cons.) Il va donc s'enfermer avec les petits lapins, deux robots et demi, et une compilation des meilleures musiques de Joann Baez afin d'apprendre aux robots Riri, fifi et Loulou à faire du jardinage et du poker.


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En tant que sujet d'étude :



Ce film est intéressant à plus d'un titre : créé par Douglass Trumbull l'un des créateurs des effets spéciaux de 2001 l'Odyssée de l'Espace, il s'inscrit dans la période où l'on a tenté de faire des films de SF. Si l'on voit que les différents vaisseaux sont des maquettes, au final, cela passe encore, et c'est assez joli à voir. Ça n'atteint ce qu'on va avoir avec Star Wars 5 ans plus tard (une partie de l'équipe technique aura bossé sur Star Wars d'ailleurs) mais on voit qu'on y vient petit à petit. (Il faut savoir que ces scènes de maquettes qui nous semblent maintenant visibles, étaient HYPER chère à faire. D'ailleurs, celles-ci seront réutilisées pour la série Battlestar Galactica.)


On est aussi dans les premières tentatives avec Soleil Vert puis La Planète des Singes de faire des films de science fiction conscient, qui parlent d'écologie. Ici, la préservation de l'écosystème, même si la moralité est assené avec la force d'un marteau sur une enclume. C'est le premier scénario de Michael Cimino (Voyage au bout de l'enfer) et ça mérite d'être noté.


Autre point notable : les robots. Riri, Fifi et Loulou (la VF assez mauvaise nous a sucré leur noms pour les appeler Roger, Louis et Petit Louis) ne ressemblent pas vraiment à des humains mais à des parallèlépipèdes sur pattes. Ils ne parlent pas, n'ont pas de visages, font quelques bruits et pourtant on arrive à discerner en eux une sorte d'empathie et d'émotion. C'est vraiment très étrange, d'autant plus quand on sait qu'ils étaient manié par des acteurs unijambistes... Et ça va inspirer à la fois D2R2 et Wall E.


Et puis, c'est le seul film de science fiction dont la musique est composée par Joan Baez : pas de bruits mettaliques ou de techno pseudo futuristique. Juste de la guitare folk et une voix très très connotée hippie.



Mon avis personnel :



Lorsque j'ai enclenché le film, je me suis dit "hé, un petit film de SF vintage, ça peut être sympa" et à la fin lâché : "hé bah, c'était pas ouf."


Le problème est dû à deux facteurs. Premièrement, le film n'échappe pas au ridicule. C'est pas tellement qu'il aurait mal vieilli sur beaucoup de ses technologies (ho ho, les oscilloscopes) mais le prémisse de base est un peu ridicule. Je pointe du doigt les inconsistances du scénario dans mon résumé, mais c'est tout à fait ça : des êtres humains sont super content à l'idée d'atomiser un biodome avec des arbres et de petits lapins. (Naaaan, pas les petits lapins.) Y a pas de compromis et même si le film tente de nous montrer que Lowell pourrait être un fou qui a perdu la tête, notamment à la fin du film... quand on voit la connerie du reste de ses camarades, on est pas vraiment partagé.


Et puis, il y a surtout un plot twist idiot.


Lorsque Lowell découvre pourquoi la serre se meurt et découvre que c'est ... parce qu'il manque la lumière du soleil. Et de s'empresser à mettre des projos. Mec, la photosynthèse, c'est au programme de CE2 !


Deuxièmement, bah, on se fait chier. Le scénario pourrait être un court-métrage tant il est pas épais : le héros et ses potes vivent dans l'espace, on lui donne l'ordre de larguer les dômes, il se rebelle en tuant ses potes... et à partir de là, on navigue entre le film psychologique sur l'isolement et le remplissage pour faire passer le temps. On se demande ce que certaines scènes viennent foutre là (comme celle où il joue au poker avec les robots.) Je me suis marré en voyant que Trumbull avait bossé sur The Three of Life, autre film considéré comme "trop long."


Et surtout, Bruce Dern, n'a pas une palette d'expression très variée. Très souvent il fait assez peur dans son côté "écolo warrior" notamment lorsque ses vêtements lui donnent l'air de porter une tenue de precheur.


Silent Running n'est interessant que parce qu'il fut le brouillon d'autres films bien meilleurs (notamment Star Wars ou Wall-E) et pour son incrustation dans l'histoire de la science fiction. Mais dans l'ensemble, j'ai beaucoup baillé et pas mal ricané. Hélas.

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le 18 mars 2019

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Mad Dog

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