le 10 sept. 2014
Au rien s’en vont les nuages.
Cela faisait un certain temps que je n’avais pas redonné sa chance à Assayas, dont je ne garde finalement que des souvenirs assez fugaces. La bande annonce ne me disait rien qui vaille : on sentait...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Bonjour.
Je ne sais pas en vertu de quelle curieuse habitude qui tend à être une mode, on parle d'une œuvre en fonction de ce qu'on sait des critiques professionnels, des interviews de l'auteur, de ses vedettes et des œuvres précédentes qu'ils nous ont proposées...
Pour ma part, je n'ai pas à comparer ici Binoche à Binoche ni Assayas à son œuvre pour savoir ce que je ressens et pense à passer deux heures en leur compagnie conjuguée.
Contempler la vie retracée d'une vedette inventée par une vedette connue rejoint directement ce que je ressens face aux tabloïdes : un ennui profond et qui tend à la nausée.
Wim Wenders fait un exercice semblable sur le quotidien d'un préposé aux toilettes publiques. Assayas et la Binoche n'en font pas plus pas moins et on s'ennuie.
À toutes les époques les vedettes ont fait recette de leur vie quotidienne faisant au passage le beurre des médias complices. Ça ne me touche pas. Comment peut-on avoir envie de connaître systématiquement la vie des stars, simplement parce que ce sont des stars ? Ce star système en abyme est lassant, désespérant de vide ou, au mieux, de lieux communs enrobés de soie, de chic choc et de toute la poudre aux yeux dont on sait bien ce qu'elle est : un vent qui souffle le vide de ces situations convenues, direction tabloïdes.
L'exercice est tellement horripilant qu'il devient impossible de se concentrer sur un éventuel message : on en est à tout faire pour se protéger de ce fléau, y compris et surtout au cinéma où l'on est en situation de faiblesse. On est venu regarder et écouter. Piégés.
Par ailleurs, et ce n'est pas une exception, certains films devraient être et rester des bouquins, pour un autre type de lecture. C'est bien le cas de celui-ci : on peut couper à tout moment, aller voir le plat qui mijote, regarder par la fenêtre, se curer le nez, et reprendre à chaque fois le film qui n'a pas d'autre fil que de s'écouler d'une mise en abyme à la suivante, où l'actrice et sa nounou à tout faire naviguent entre une pièce et leur réalité, laquelle pièce a déjà été jouée 20 ans plus tôt, mais dans la peau d'une autre héroïne de 20 ans, alors qu'elle, l'actrice, pas son assistante ( mais si, elle aussi a 20 ans et une vie ) va reprendre l'autre rôle, celui de quadra, puisque 20 + 20 = 40 ans. Simple, non ? Très chiant.
Mais non. Sur la fin, toutes les séquences font une nouvelle interprétation du même message 20/40, celle dont il était question depuis le début. Et là, voilà les paparazzis ! On a fait le plein, ça y est. Passionnant !
Vraiment ?
Laissons les bouquins être ce qu'ils doivent être et être lus avec ce plaisir là.
Faites un bouquin avec des paysages (Alpes magnifiques ) et des gens qui marchent, vous obtenez un guide touristique. Pas un bouquin digne de ce nom. (Oui, mais y en a aussi dans le film ! - C'est ça : un spot pub tourisme, en forme de pièce de théâtre et le choc des générations de surcroît ! Que demande le peuple ?)
On passe son temps à se dire qu'une pièce de théâtre, ça finira par avoir une fin. Et vivement. Malgré Binoche qui fait toujours passer la pilule. Ceci dit tous les acteurs sont au top, crédibles et tout.
C'est tout ce que j'en pense.
Après, si vous aimez ce qui part dans tous les sens possibles à n'en plus finir à explorer et exploiter le même texte qui met les post teenagers en compétition avec les quadra en face à face grinçant, vous êtes servis.
Autrement, faites simple : trouvez un.e compagnon.e et faites des enfants. C'est plus long, mais au moins c'est votre vie, la vraie, sans bouquin ni film, mais avec les mêmes sentiments et les mêmes répliques, et c'est toujours du théâtre.
Créée
le 11 nov. 2025
Critique lue 2 fois
le 10 sept. 2014
Cela faisait un certain temps que je n’avais pas redonné sa chance à Assayas, dont je ne garde finalement que des souvenirs assez fugaces. La bande annonce ne me disait rien qui vaille : on sentait...
le 27 mai 2014
L’histoire de SILS MARIA est un peu complexe mais il est nécessaire de la connaître pour comprendre les raisonnements proposés par le film : Wilhelm Melchior est un metteur en scène ayant adapté au...
le 23 mai 2014
Parfois, le contexte dans lequel Cannes propose à ses festivaliers de voir un film s’avère très bénéfique à celui-ci. La virginité, la présomption de qualité, l’espérance sans a priori de découvrir,...
le 4 août 2025
Bonjour. 1958, Grégory Peck droit dans ses étriers en justicier Cinémascope dans les terres arides et la nuit américaine, à la poursuite d'une justice vengeresse. Que l'épilogue traduira en morale...
le 21 juil. 2025
Bonjour.Chaque fois que je revois ce film, c'est avec patience quant à l'intrigue et les situations. Si j'endure, c'est grâce aux deux actrices principales, Juliette Binoche et Kristin Scott Thomas...
le 8 juil. 2025
"Calmos".On se calme : introuvable en salle en 2025.Calmos, Les Valseuses, Alexandre le Bienheureux et bien d'autres, prophètes tout en finesses, pour exprimer la dévastation d'une vie d'homme, quand...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique