Fort de ses succès scénaristiques du début des années 80 (Empire Strikes Back, Raiders of the lost Ark...rien que ça), Lawrence Kasdan se permet de revisiter un genre cher à l'Amérique mais aussi aux cinéphiles, le Western.


En 1985, autant vous dire que le Western est un genre qui n'existe plus. La débâcle commerciale de Heaven's Gate de Cimino ayant fait passer l'envie au moindre connard de producteur de se fourvoyer dans un voyage en diligence. On peut trouver pas mal d'analogies au genre chez Carpenter (Escape From NY) ou Clint Eastwood (qui signera la même année Pale Rider); mais à cette époque, il faut être fou pour s'engager dans un tel pari.


Comme Kasdan kiffe avoir une pléiade de personnages aussi différents les uns que les autres (Empire Strikes Back/The Big Chill), il va nous faire une sorte de Western Choral avec quatre héros pas vraiment héroïques. Un Casting de choix; Scott Glenn en héros solitaire et silencieux, Kevin Kline en joueur romantique et as de la gâchette, Danny Glover en afro-américain peinant à se faire une place dans un monde dirigé par les blancs et bien sûr Kevin Costner en émule de Billy The Kid, chien fou au grand coeur qui joue de ses deux colts comme personne; Casting qui, de fil en aiguille converge vers Silverado, une ville où ils ont tous plus ou moins quelque chose à foutre.


Si le réalisateur parvient à créer une réelle alchimie entre les protagonistes; il réussit aussi à nous créer des antagonistes crédibles (Brian Dennehy mielleux à souhait) et à imposer de véritables choix à nos personnages. Le scénario est habile et rondement mené, il évite l'écueil du manichéisme (si cher au genre) pour offrir ce qu'il faut profondeur aux personnages secondaires (Linda Hunt parfaite). Si Kasdan est loin d'être un virtuose de la caméra, il nous offre une narration suffisamment claire pour se hisser au niveau du meilleur des faiseurs.


Toutefois, Silverado se veut un hommage au WESTERN et le résultat s'apparente d'avantage à un fourre-tout plus proche du film Maverick de Richard Donner (Sympathique Comédie) qu'aux grands canons du genre. Kasdan oscille entre les références à Ford, Leone et Peckinpah, en y ajoutant une petite dose d'humour qui fait de ses archétypes des personnages hauts en couleur, sans jamais véritablement choisir son camp. Du Cow-Boy traqué, à l'évasion du condamné à mort, en passant par la caravane attaquée pour se terminer par un siège de la bourgade avant un duel au soleil, le réalisateur et scénariste (co-écrit avec la complicité de son frangin Mark) fonce tête baissée pour revisiter tout ce qu'il a toujours aimé dans ce Genre purement Américain. On termine le film sans trop savoir si l'on est plus proche de George Roy Hill ou Walter Hill...


Silverado reste un western brillamment écrit, manquant un peu d'identité pour parvenir à renouveler le genre...Clint on t'attend au tournant.

ArthurMonkeyman
7
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le 10 mai 2017

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ArthurMonkeyman

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