« Simetierre » était une adaptation correcte du roman éponyme mais était quand même loin d'honorer le talent d'écriture de Stephen King dans le registre narratif de l'horreur. Le film fut néanmoins un succès et demeure aujourd'hui encore l'unique long-métrage de la réalisatrice américaine Mary Lambert qui présente un minimum d'intérêt. Par conséquent, cette dernière ne put refuser le projet de réaliser une suite à la première adaptation, trois ans plus tard. King n'ayant jamais envisager l'écriture d'un second volume à son roman, « Simetierre 2 » ne se base donc sur rien de concret et tente maladroitement de construire et de raconter une histoire... inédite.
Sans être totalement démuni d'idées, le film échoue dans son écriture et sa mise en scène qui ne parviennent pas à créer une intrigue qui soit cohérente et conséquente par rapport à la précédente. Finalement, on ne fait que reprendre le concept du premier opus (le cimetière indien et son pouvoir de faire « revivre » ce qui est mort) et l'on applique, derechef, la même intrigue mais avec de nouveaux personnages : cette fois-ci, la trame se concentre sur une autre famille de la région, les Andrews, et l'iconique chat mort-vivant des Creed devient un vulgaire chien dont on connaît déjà le sort bien avant que quoi que ce soit ne lui arrive. Le projet souffre d'un scénario inefficace qui ne raconte pas grand-chose, qui n'apporte rien ni à la construction du récit ni à la cohérence de l'univers narratif et qui accumule progressivement erreurs et maladresses ; là où « Simetierre » pouvait se vanter d'avoir Stephen King en personne en tant que scénariste pour adapter au mieux sa propre œuvre.
En dépit de quelques trucages à l'ancienne plutôt réussis lorsqu'on les observe avec un regard contemporain, certains effets sont vraiment laids en comparaison avec ceux du premier film, et c'est sans parler de la séquence finale qui nous expose d'horribles incrustations de portraits, çà et là, sur le plan d'ensemble d'une route forestière avant le générique... La réalisation est assez balourde dans sa globalité ; avec des bruitages parfois excessifs et des cris d'animaux délirants pour créer une soi-disant ambiance d'angoisse ; des dialogues assez minables et dignes d'une mauvaise série B ; des personnages en apparence pas trop stupides mais construits sur d'immenses stéréotypes (notamment sur les interactions sociales entre adolescents américains avec l'éternel poncif du jeune garçon mal à l'aise, malmené par la vie et harcelé par des gamins écervelés et plus âgés que lui qui n'ont rien d'autre à faire que d'emmerder les plus faibles qu'eux...) ; ou encore des scènes totalement absurdes qui frisent le ridicule absolu (la mort de Renee sur le plateau de tournage en début de film, ou bien lorsque ce même personnage apparaît dans le rêve de Jeff, avec une tête de chien...).
Tout cela est vraiment dommage. Le métrage commence plutôt bien avec une première partie très correcte qui pose une certaine ambiance, nous explique la situation et nous donne envie d'aller au bout des choses. Malheureusement, l'histoire déraille subitement en son milieu pour nous mener vers un final grotesque et totalement inutile. Le film se met à avoir des prétentions dont il n'a pas besoin et n'arrive plus à tenir le cap pour nous livrer, en définitive, une suite assez médiocre et inconséquente qui s'éloigne du propos initial. Une proposition de cinéma bâclée, sans talent pour mettre en scène quelques maigres idées et bourrée de maladresses techniques à tous les niveaux. Une œuvre au rabais que l'on oublie très vite après visionnage.