Des choses gentilles à dire sur ce film :

En un mot, Sinbad version Castellari / Cannon, c’est chatoyant. De la couleur des vêtements de l’équipage on ne peut plus hétéroclite de Sinbad (Lou Ferrigno) (composé d’un viking nommé Viking, d’un chinois nommé Samurai, du prince Ali, du tandem comique cuistot gigantesque/nain malicieux) à la voile de son navire, tout respire le moyen-orient de kermesse et l’âge d’aluminium du film d’exploitation italien (mais aussi celui de la Cannon). C’est déjà un bon point... Ce n’est pas le seul.

Dans cette version, inspirée du travail d’Edgar Allan Poe nous apprend-t-on en préambule, Sinbad, marin plus tant malin que bodybuildé, part pour sauver Bassorah de l’emprise du vilain vizir Jaffar (John Steiner over the top) à la recherche des cinq pierres sacrées de la ville (qui pour ressembler au virus du sida n’en sont pas moins garantes de la paix, la joie et tout le bordel) éparpillées aux quatre vents.

S’ensuivent des épreuves mises bout-à-bout (avec des redondances type piques de Sinbad lancées face caméra à l’adresse de Jaffar qui observe depuis Bassorah les réussites successives du colosse), des éléments incohérents, des allusions qui font référence à des passages qu’on n’a pas vu et qu’on ne verra pas (mention spéciale au monstre du palais dont les side-kicks de Sinbad sont chargés de s’occuper) et le déploiement de personnages qui, à l’image du bras droit de Jaffar, Soukra (incarnée par la walkyrie XXL Teagan Clive), ne semblent faire qu’acte de présence... autant de morceaux qui témoignent des aléas du projet d’abord prévu en série avant d’être redécouper en film.

C’est sympathiquement foutraque...

... Mais ça regorge quand-même de passages hallucinants et de détails croquignolets : Sinbad enfermé dans un cachot sympathise aux serpents puis s’en fait une corde pour pouvoir s’échapper quand il ne gonfle pas une montgolfière à poumons nus ; les morts-vivvants font houHHOuuuHouHOOUUU Houuuuuuu HOUUUUU, tandis que les piranhas aboient ; les amazones sont agiles et discrètes et le prouvent dès leur première apparition à coup d’acrobaties ; Samurai karatékate la gueule de sbires sur fond de musique aux accents très très orientaux.

En gros Sinbad c’est un diamant brut en polystyrène.

Jouez au bingo des clichés avec ce film (33 ingrédients)

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Bonus

Enfant qui joue mal

Personnage > Agissement

Bagarre | Sauve un frère d’arme - Lit une histoire à son gosse pour l’aider à s’endormir

Personnage > Caractéristique

Interprétation | En fait des caisses

Personnage > Citation

Déclare | « T’es belle quand t’es en colère » - Menace | « Vous me le paierez ! » - S’inquiète | « J’aime pas ça »

Personnage > Héros ou héroïne

Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient

Personnage > Méchant·e

Bagarre | Les méchant·es attendent patiemment leur tour avant de prendre leur raclée - Mégalo | Mwahahahaha ! (rire théâtral) - Mégalomane - Profil | Méchant pleutre - Tension | Cri de rage ou de dépit

Réalisation

Fin | Tout est bien qui finit bien - Grammaire | Ralenti lors d’une chute - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Mise en scène | Moment wahouuuuu (émerveillement) - Mise en scène | Regard incrédule - Ouverture | Présentation écrite de l’univers/situation/personnage

Réalisation > Accessoire et compagnie

Bagarre | Épée brisée au cours du combat - Piège | Trappe dans le sol devant un trône ou un bureau - Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux - Toiles d’araignées de kermesse

Réalisation > Audio

Bruit incongru d’objet - Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Bruit exagéré | Les épées/cannes/flèches/lances font woosh/cling - Musique | « Exotique » qui accompagne un contexte vu comme « exotique »

Scénario > Dialogue

Citation d’un personnage célèbre

Scénario > Élément

Merci, Captain Obvious !

Thème > GI Joe

Agissement | Rire de commando/de bande de voyous etc.

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Tenues légères

Thème > Testostérone

Plie une arme en métal à main nue - Stylé | Retient le bras d’un agresseur avant que son poing n’atteigne sa victime

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 1 déc. 2022

Critique lue 34 fois

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