Je remercierais jamais assez le hasard d'avoir pu séjourner a Dublin pour voir Sing Street.
Dernier John Carney qui m'avait déjà ébloui avec son trop sous estimé New York Melody (que nos cousins quebecois ont bien mieux titrés "Nouveau Refrain"), Sing Street c'est une petite histoire qui ultimement finit obligatoirement par gagner nos coeurs.
Placée dans un contexte ou la pauvreté en Irlande gagne du terrain jour après jour, Sing Street est à la fois une peinture sociale, une peinture de l'éducation catholique stricte des milieux défavorisés mais sans jamais tomber une seule fois dans le pathos.
Bien au contraire, Sing Street s'affirme comme tant d'autres, comme une "coming of age" comedy, ou par un pari stupide, celui de faire un clip musical pour impressionner une fille, notre héros Conor y découvrira un talent et un amour pour la musique, et finalement sa propre identité, dans un foyer en crise.
Jamais le film ne clame atteindre de hautes ambitions.
Et pourtant la malice y est présente, dans des passages ou tentant de faire des clips avec des bouts de ficelle, le gang nous rappelle "Be Kind Rewind" dans ses meilleurs moments.
Surtout, le film empile plans et scènes éblouissant sans jamais un seul instant tomber dans le piège du tape a l'oeil, que ca soit dans une scène fantasmée grandiose de chant ou de quelques plans de regards amoureux échangés dans un train.
On ne peut que tomber en émoi face à une mise en scène aussi cohérente et aussi talentueuse que celle que nous livre John Carney, et face à sa superbe direction d'acteurs.
Sing Street a pour qualité majeure d'avoir un casting parfait ou Ferdia Walsh-Peelo, en parfait accord avec le developpement de son personnage, s'affirme comme une incroyable bête de talent, quand Lucy Boynton est hallucinante de ressemblance avec une Ione Skye de Say Anything.
Mais la vraie perle de ce film est Jack Reynor, qui arrive à faire oublier son passage chez Michael Bay, tant il apporte une vraie energie, une aura de sympathie à son personnage, tout en le rendant incroyablement touchant au fil du film. La fin de Sing Street ne tient qu'à son talent incroyable qui ne peut que marquer le début d'une carrière prometteur.


Sing Street a tout, un capital sympathie indéniable, du talent a ne plus savoir quoi en faire à tout les postes, et des chansons qui finiront obligatoirement dans votre smartphone.
Allez UGC fais un effort et va distribuer le film par pitié.

HugoShapiro
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le 26 avr. 2016

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HugoShapiro

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