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Par Jean-Sébastien Chauvin

Daney proposait que, pour chaque film, on se demande ce qu'il pourrait bien être s'il n'en était pas un, de film (par exemple une lettre, une symphonie, un poème). A cet aune, on se plait à imaginer Singularité d'une jeune fille blonde, le Manoel de Oliveira annuel, comme un tableau, une de ces peintures de petite taille qu'on installe dans un cabinet pour méditer, qu'on scrute le nez collé à la toile et qui, plutôt que de révéler un quelconque secret nous révèlent à nous même. Il y a quelque chose de cet ordre ici, et pas seulement à cause de l'évident caractère pictural de l'image (un jeune comptable tombe amoureux d'une jeune fille blonde qui apparaît et le séduit depuis la fenêtre d'en face, la fenêtre jouant son évident rôle de tableau).

Aussi parce cette manière de petit conte moral intime (le jeune homme, qui ne cesse de se méprendre sur tout, découvrant in fine la singularité en question) se fait dans le silence de la méditation (pas une seule musique ne vient habiller cet ensemble à l'austérité joueuse) et dans un espace circonscrit (une petite portion d'un quartier de Lisbonne) qui donne au film des allures de paysage mental, avec ce qu'il implique de figement, de temps suspendu. Mais Singularités d'une jeune fille blonde n'est pas qu'une rêverie éthérée, un pur objet de contemplation métaphysique (même s'il n'était que ça, il serait déjà très beau). C'est aussi, à sa manière, un petit pamphlet social et politique sur la bêtise de l'honnêteté, ou du moins sur la propension des hommes à confondre honnêteté et soumission, la manière dont l'une se mue en l'autre en un tournemain. (...)

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Chro
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le 11 avr. 2014

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