Skater girl, ou le développement (romancé) du skate en Inde

Ce film, c'est l'histoire d'une émancipation, à plusieurs degrés, sur fond de skateboard avec un pitch assez simple. J'ai voulu regardé le film pour le skateboard, je suis resté pour l'histoire.

L'histoire met un peu de temps à se mettre en place, car il y a un certain nombre d'obstacle sur la route de la jeune fille (Prerna) pour pratiquer ce sport, aussi mal vu en Inde que dans les pays occidentaux. Mais c'est sans compter sur une londonienne au comportement paradoxal (Jessica, interprétée par Amrit Maghera) pendant toute la première partie du film. Elle est venue découvrir ce village pour une raison que je vous laisserai découvrir, et ne veut pas se mêler à la vie du village, mais elle ne peut pas s'en empêcher.
La jeune fille de l'affiche du film, Prerna, est la première à s'essayer au skateboard grâce à un ami de Jessica. Il a skaté étant plus jeune, et il skate toujours (son kickflip d'entrée de jeu mets des étoiles dans les yeux des enfants).
Tous les enfants s'y mettent, et ils se retrouvent confrontés à la mauvaise réputation du skateboard dans les rues (comme quoi il y a des choses qui ne changent pas, peu importe le pays).

Ce que j'ai apprécié, c'est le choix de faire un film avec un fond de skate, un sujet sur lequel il y a peu de films grand public finalement. Les "idéaux" du skate sont mis en avant, le fait d'être libre, le sentiment d'appartenance à un groupe, le fait de se dépasser, car même s'il y a un fond de compétition, le skateboard, c'est avant tout la volonté de skater pour soi. J'ai aussi apprécié les acteurs, le cadre, les beaux paysages, les beaux plans et le reste. C'est aussi une histoire qui dépeint assez bien l'Inde rurale avec ses castes et ses problématiques quotidiennes. La condition des femmes et des filles est rude, et le personnage principal s'émancipe petit à petit grâce au skate, c'est vraiment un film touchant même si c'est un peu poussif parfois.

Ce que j'ai moins apprécié en revanche, c'est un certain nombre de scènes sans grand intérêt, justement avec cet aspect poussif que je viens d'évoquer. Jessica et son ami américain font très "sauveurs occidentaux d'un pays en développement" et il y a des moments où ça se ressent vraiment.
Un autre point qui m'a moins plu, c'est qu'on m'a vendu un film de skate, sur le skate, alors que le skate est seulement la trame de fond. Un peu le même sentiment qu'on ressent quand on voit l'affiche d'un burger de fast food, et qu'on le reçoit ensuite dans son assiette. Sur les deux lignes de synopsis, on nous parle d'une fille qui rêve de compétition, et on ne voit au final que très peu cet aspect (et très peu de figures).

En bref, j'ai passé un bon moment même si je suis un peu déçu.
J'aurais voulu mettre 6/10 pour l'histoire, mais je skate, et donc je ne suis pas objectif, j'ai donc mis 7/10 pour l'effort d'avoir mis le skate en avant dans un film (fait assez rare pour être souligné).