Mais qu'y a-t-il de si bien dans ce Skyfall ?
Alors ok, le scénario est moins confus que dans les épisodes précédents et c'est appréciable... mais à part ça, rien de très surprenant ni de bien malin n'est à signaler.
Le cahier des charges est scrupuleusement respecté : on a bien notre quota de scènes d'action, de méchants débiles, de filles au caractère éculé et insupportable et dont la présence est aussi utile que la 3D au cinéma, ou encore des pointes d'humour mal venues dans les dialogues, qui tombent à plat et qui font chuter la crédibilité du film.
Ils ont pourtant essayé de nous faire le coup du retour des gadgets, ce qui en soit aurait été une bonne chose si ça ne s'était pas limité à un pistolet Playskool et une télécommande miniature sortie d’un Happy Meal.
ATTENTION, JE SPOIL :
Mais surtout, c'est quoi ce méchant ridicule ? Une tarlouze boiteuse au nez cassé accompagné par une armée de sbires, on ne sait comment ni par quel miracle financier, avec des hélicoptères militaires, des équipements informatiques à faire pâlir Google et Facebook réunis...
Alors je sais qu'il ne faut pas attendre un grand réalisme des James Bond, mais là c'est fait d'une telle manière, dans un contexte qui se veut tellement crédible, que ça passe mal.
Et par exemple, cette séquence dans le tribunal...! Le méchant, qui n'est motivé que par le meurtre de la vielle "M", parcours la moitié de la ville en courant avec James Bond aux fesses, fait sauter des rames de métro, tue des gardes et des policiers par dizaines, entre dans la salle du tribunal, descend encore des agents, se trouve enfin à 3 mètres de sa cible mais fait soudainement machine arrière, juste parce que la vielle se baisse et se cache derrière un banc en bois ? Non mais vous rigolez ou quoi ?
Ou encore cette séquence finale où les héros se cachent dans un manoir en le défendant comme dans Maman j'ai raté l'avion, avec des ampoules et des clous (sic), puis où tout explose -forcément -, où le vieux chasseur rompu à la survie fait la monumentale erreur de se balader dans la prairie avec une grosse lampe de poche allumée pour être bien repéré par le méchant, qui lui-même s'illustre un fois de plus dans le ridicule en parlant pendant 3/4 d'heure à sa cible au lieu de la tuer, mais qui finit par recevoir... un couteau dans le dos lancé par James Bond ? Alors que l'agent 007 tremblait tellement qu'il n'arrivait pas à tirer au pistolet 10 minutes plus tôt ?
FIN DU SPOIL
Bon, tout n'est pas non plus raté dans ce James Bond qui reste globalement agréable à suivre.
Mais je reste persuadé qu'il n'aurait pas soulevé autant d'enthousiasme s'il n'appartenait pas à la licence James Bond et si les producteurs n'avaient pas honteusement orchestré un tel buzz (à l’image de la chanson d'Adele, qui serait également passée inaperçue -à juste titre- sans cela).