Ayant vu la bande d'annonce et les retours sur le film, je suis parti confiant à ma séance du soir. En entrant dans la salle, je vois qu'elle est à moitié remplie de jeunes, je sens que je vais passer une séance assez désagréable... Et ça n'a pas raté !
Conversations, bruits de nourritures, réactions exagérées... J'ai eu droit à tous ce que vous pouvez imaginez de ce genre de salle. Apres quelques rappels de civilités, je me concentre sur le film. Passé les 10 premières minutes, une ambiance s'installe, la mise en scene commence à me séduire, je suis pret à etre embarqué et surpris par le film et finalement non.
Et c’est le 1er principal problème du film que j’aperçois très rapidement : c’est du vu et revu, tant au niveau du scénario que la réalisation. Si vous avez vu 5 films d’horreurs, vous avez vu ce film.
Même si on sent bien les inspirations de Parker Finn vis-à-vis de « l’elevated horror », il ne parvient jamais à égaler son ambition d’installer une ambiance horrifique et à exploiter son concept jusqu’au bout. Certains ont parlé d’une ambiance proche de It Follows. Bien qu’il y ait une bonne musique d’ambiance et quelques tentatives esthétiques, la menace n’est pas assez présente et effrayante pour faire ressentir pleinement l’oppression du personnage comme dans le film de David Robert Mitchell.
Heureusement, tout n’est pas à jeter. Certains moments peuvent surprendre et mettre vraiment mal à l’aise, mais cela est contrebalancé par une gestion des scènes horrifiques que je trouve très mal géré. On a l’impression que le film sabote ses propres scènes.
Par exemple, durant une scène, l’alarme intrusion retentit, Rose (le personnage principal) se retrouve au téléphone avec l’entité maléfique qui lui dit de se retourner. L’ambiance est là, la peur monte, on se demande comment la peur va venir et la… le téléphone du salon sonne… c’est très décevant comme fin de scène, et ce schéma se répète pendant tout le film.
On retrouve également des screamers qui mènent à des transitions, ce qui est intéressant au début mais cet effet se reproduit beaucoup trop de fois dans le film, ce qui rend le film assez prévisible et beaucoup moins effrayant.
Le rythme est également assez aléatoire, on aurait apprécié 20 minutes de moins qui aurait permis de réduire le ventre mou au milieu du long-métrage, qui nuise beaucoup à la qualité de l’intrigue. On se retrouve avec une sur explication du scénario et de la menace, ce qui indirectement, lui fait perdre de son aura et donc réduit la frayeur. Il y a des scènes de dialogues qui ne finissent pas. Au point même ou il y a 20 minutes d’affilés sans horreur et sans malaise au 2/3 du métrage, ce qui est dommage pour ce genre de film.
Le scénario ne sauve pas vraiment le film, comme dit précédemment, tout est prévisible. On connait la fin des scènes au moment où elle commence. On peut citer la scène d’anniversaire qui n’étonnera personne, ou toute l’enquête du personnage principal qui se retrouve à devoir enquêter elle-même et trouver les origines du mal. Procédé que l’on a déjà vu 100 fois.
En parlant de personnage, le film est centré sur Rose et sa psychologie. Malheureusement le parallèle entre le traumatisme de Rose et le monstre vient bien trop tard et n’est pas assez poussé. L’actrice ne s’en sort pas trop mal, même si j’ai senti quelques limites dans certaines scènes à forte intensité et les seconds couteaux passent bien pour le coup.
Pour finir sur une note un peu plus positive, je trouve qu’une des séquences finales est vraiment efficace au niveau de l’horreur. Le réalisateur semble avoir un certain talent pour installer une ambiance à certains moments dans le film. J’aurai aimé que le film soit au niveau de sa dernière scène en termes d’horreur. Le film n’est pas mauvais en soit mais il manque clairement d’originalité et d’identité.
Dommage...