Snowpiercer de Bong Joon-ho captive d’emblée avec son concept fort et sa réalisation soignée, mais déçoit dès la moitié et perd en crédibilité au fil de sa conclusion.

Au départ, le film est remarquable : un train inlassablement lancé dans un monde gelé offre un huis clos oppressant, symbolisant avec force les inégalités sociales. Les décors sont impressionnants, la mise en scène maîtrisée, et les scènes d’action—en particulier le combat à la hache—contribuent à créer une montée en tension constante.

Snowpiercer propose une allégorie dense : le train est un microcosme de nos sociétés fracturées. Chaque wagon symbolise une classe sociale — les plus pauvres entassés à l’arrière, survivent dans des conditions oppressantes, tandis que l’avant incarne un luxe inaccessible. Cette structure imposée démontre la reproduction rigide des inégalités, entretenue par la propagande, la violence et la gestion des ressources. La progression de Curtis vers la locomotive est une quête libératrice, mais aussi une mise en lumière de la difficulté à renverser un système entier. C’est finalement la destruction du train — et non la prise de pouvoir — qui incarne la véritable révolution : un renversement total nécessaire pour espérer briser ce cycle oppressif!

Cependant, dès la mi-parcours, l’intrigue s’enlise. Le film bascule progressivement dans un excès sensationnel : les scènes deviennent tellement extrêmes qu’elles en perdent de leur crédibilité. Entre combats violents, explosions spectaculaires et rebondissements poussés à l’extrême, on finit par décrocher, comme si l’intensité elle-même étouffait la cohérence du récit.

La conclusion de Snowpiercer laisse un arrière-goût de déception : tout le train est détruit, et les seuls survivants apparemment sont deux enfants — une adolescente et un garçonnet — qui jusqu’à présent n’ont jamais connu que la vie à l’intérieur du train. Projetés dans un paysage polaire hostile, avec un ours à l’horizon, ils semblent plus condamnés que prometteurs. Beaucoup perçoivent cette scène non comme un geste d’espoir, mais comme un achèvement tragique : les enfants, non préparés à l’environnement extérieur, verseront probablement dans l’extinction, potentiellement dévorés par la faune locale…

Ici vous pouvez spoiler !

IIIMA
6
Écrit par

Créée

le 27 juin 2025

Critique lue 1 fois

IIIMA

Écrit par

Critique lue 1 fois

D'autres avis sur Snowpiercer - Le Transperceneige

Snowpiercer - Le Transperceneige
Strangelove
8

I like Trains !

Comment vous expliquez cela ? Comment vous exprimer toute l'excitation qui est la mienne à la sortie de ce film ? Je l'attendais vraiment énormément. Certes moins que Gravity. Mais au final, le film...

le 30 oct. 2013

170 j'aime

27

Snowpiercer - Le Transperceneige
Sergent_Pepper
5

Notre train (train) quotidien

Face à Snowpiercer, deux choix s’offrent au cinéphile : voir un blockbuster de qualité, ou voir le décevant nouveau film de Bong Joon-Ho. Pour peu qu’on m’ait trainé dans un cinéma pour un film...

le 9 déc. 2013

156 j'aime

21

Snowpiercer - Le Transperceneige
Gand-Alf
8

L'esprit dans la machine.

A l'instar de ses compatriotes Park Chan-Wook et Kim Jee-Woon, le sud-coréen Bong Joon-Ho tente à son tour de séduire le marché international avec cette co-production entre la Corée du Sud, les USA...

le 15 nov. 2013

129 j'aime

3

Du même critique

Delicatessen
IIIMA
8

Délicieux miam!

Delicatessen est une comédie noire réalisée par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, se déroulant dans un futur post-apocalyptique où la viande est devenue une denrée rare. Dans un immeuble délabré, un...

le 4 mai 2025

1 j'aime

Snowpiercer - Le Transperceneige
IIIMA
6

mi chemin décevant..

Snowpiercer de Bong Joon-ho captive d’emblée avec son concept fort et sa réalisation soignée, mais déçoit dès la moitié et perd en crédibilité au fil de sa conclusion.Au départ, le film est...

le 27 juin 2025