SNCF, c'est possible ! (Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça)

Cela fait un moment que je voulais critiquer ce film. Et étant donné que 2016 touche à sa fin et que la Corée ne m'a pas déçu en terme cinématographique (par contre en terme politique c'est autre chose), j'ai donc décidé de critiquer un film coréen super-connu. Problème, je n'ai pas pu voir Old Boy. Du coup je me suis rabattu sur la coproduction internationale, Snowpiercer par le réalisateur de The Host de Bong Joon-ho, un film que les critiques le comparent à une claque post-apocalyptique à l'image de Soleil Vert et des Fils de l'Homme. Ouais carrément. Et au final...ouais c'est un très bon film.

Une imagerie sous forme de lutte des classes

Déjà, je sais. Il s'agit d'une adaptation de la bande-dessinée éponyme bien de chez nous. Et vous savez ce que ça veut dire : étude maximale pour voir à quel point le film est différent ou non du livre. Pour moi qui n'ai pas lu le livre, je dois dire que le film au niveau de la réalisation est très bien. C'est surtout grâce son imagerie que le film marque de nombreux points. En effet, l'imagerie permet de donner une ambiance unique entre chaque wagon du train : Le point de départ étant presque l'anti-chambre de la pauvreté ou de l'enfer, et suivant la progression, le train possède un décor en accord avec le rang social des individus qui le compose et les mécanismes du train, jusqu'à l'arrivée dans le Saint des Saint où se trouve le conducteur. C'est quelques chose que je trouve vraiment bien penser. Bon ok , je n'ai pas vu beaucoup de films avec des trains (le dernier en date étant aussi coréen à savoir le Dernier Train pour Busan, meilleur blockbuster de cet été au passage), mais je trouve que ce film gère vraiment très bien les cadres dans des espaces sensés être exiguës (bon ok ils sont quand même assez large, et Bryan Singer a aussi fait de un bon travail dans les mêmes conditions dans *X-Men *) et ça c'est cool. Même les scènes d'actions sont bien pensées et plutôt bien gérées (voir même logique dans la narration). Et par dessus tous les personnages sont bien écrits.

Captain America Vs Hummel

En tant que personnage principal, on a Curtis (Chris Evans). Il mène en lui une révolution afin de ...je ne sais pas pourquoi exactement. Enfin si je sais pourquoi. Il fait parti des personnes les moins mal lotis du train et évidemment il s'avérera être un leader charismatique et qui découvrira avec horreur le fonctionnement de la micro-société du train. C'est un personnage du héro au 1000 visages classiques et possède un développement assez logique au point qu'il bouleversera le fonctionnement du transperceneige.

Namgoong Minsu (Song Kang-ho) est un personnage assez classe qui est un peu l'opposé de Curtis. Il est même assez détaché et fataliste suivant les événements. Concepteur du système de sécurité du train, il est assez attaché à Yona (Ko Ah-sung) et sera un allié de circonstance, plus de conviction.

Mason (Tilda Swinton) est énorme ! De tous les personnages qu'elle a incarné, elle est sans contexte le plus fun. On est bien loin de la méchante inexpressive du Monde de Narnia, ou de la femme classe et hautaine d'Ave César (ou de l'Ancien mystérieux de Doctor Strange). Ici on a une antagoniste vraiment enjouée. Elle est très en surjeux mais elle surjoue tellement bien que cela en est hilarant. C'est un personnage qu'on adore détester, et j'aime ce genre de méchant(e) (dommage qu'elle meurt si vite...)

Les autres personnages sont les moins intéressants car assez classiques dans ce genre d'histoire. On a l'Abbé Faria du film en la personne de Gilliam (John Hurt), le boss de fin Wilford (Ed Harris), le sidekick Edgar (Jamie Bell) , la seconde charismatique Tanya (Octavia Spencer) et le bras armée Franco (Vlad Ivanov ). Ce qui est assez étonnant est le faite que le réalisateur est conscient de la place des personnages et sait comment les utiliser pour tirer le meilleur d'eux même.

Lutte des classes ... inévitable

Le film est un film post-apocalyptique où tout se déroule dans un énorme train. Curtis et ses alliés veulent essayer de renverser l'ordre établi, mais sont poursuivis par les hommes de Mason. C'est une histoire est intéressante car elle permet de montrer le fonctionnement autarcique assez cruel. On voit bien l'influence de Soleil Vert dans l'histoire et draine pas mal de thèmes comme la survie, une réflexion sur la lutte des classes, la propagande et les croyances. On montre que pour la survie, des choix immoraux ont du être prise afin de préserver l'Homme. Et même l'histoire mène inéluctablement a une situation où Curtis devra faire lui aussi à des choix cornélien en voulant se libérer de cette situation. Mais en faite, du début à la fin Curtis est manipulé

Je trouve que cette fin est assez fataliste (notamment l'épilogue avec Yona qui découvre que la Terre est réchauffée mais dont on ne sait pas ce qu'il adviendra d'elle, mais c'était la seule fin possible pour le récit. Et bien que je trouve le film bien écrit, j'ai eu un sentiment de déjà vu (ou plutôt déjà lu dans pas mal de récits post-apocalyptiques, ou de fonctionnement dystopique, comme dans les Phénix d'Ozamu Tezuka). Du coup je l'ai trouvé divertissant et intéressant, mais dont les portes étaient déjà ouverte pour moi.

A bord du Transperceneige

Bref, ce film est un très bon film post-apocalyptique avec une réflexion intéressante et un univers prenant. Par contre, je pense que High-Rise s'est plus inspiré du film pour l'aspect thématique de lutte des classes que dans son aspect généralisé (oui, j'ai vu un peu trop de critique comparer les 2 films , même le Fossoyeur, Durendal, et In The Panda). Les 2 flms se font échos sur pas mal de points mais cela ça reste là. Les thématiques et les personnages sont très différents, tout comme le dérouler. Et c'est tant mieux.

Version fun de la critique ici