Society
6.4
Society

Film de Brian Yuzna (1989)

Les spectateurs qui louent sans la moindre retenue ce film semblent impressionnés par la fameuse scène de partouze cannibale latexo-gerbante, alors que le film compte des scènes encore plus horribles ! Toutes les autres scènes du film en fait.

Car tout est horrible dans Society, en premier lieu le jeu des acteurs qui semblent tous avoir été débauchés d'un plateau d'un gonzo des années 90. L'enfilade de clichés et de personnages stéréotypés jusqu'à la moelle (le copain du héros, la petite amie, la sœur, le psy tous !) que Yuzna nous expose sans la moindre once de talent, tout cela participe à ce sentiment d'être devant une escroquerie de producteur de série B qui louche sur l'argent de poche de collégiens américains à la recherche du frisson interdit (en l’occurrence ici un fion qui parle...). Perso ça m'évoque plus un épisode de Téléchat filmé par Gaspard Noé.

Society est un vrai film d'horreurs, au sens qualitatif du terme. Sa fausse critique de l'élite se contente de dépeindre les notables ultra riches en créatures incestueuses qui se livrent à des orgies digestives (une analyse digne de Myriam Badaoui) à travers une scène d'une vulgarité sans borne même pas bien filmée, même pas vraiment choquante. On a tous vu The Thing ou Chromosome 3, on va pas oser un début de comparaison entre ces deux sommets du genre et ce nid de poule de Yuzna.

Abordons un point capital qui fait basculer Society dans la lie du film de genre, même pas marrant à voir au second degré : Billy Warlock (rien que le blase déjà) L'acteur principal est pire qu'un poing dans un cul en latex. Tout énerve chez lui, sa taille bas du cul à la Tom Cruise, son mulet de Patrick Swayze, un vague air de C. Thomas Howell, bref une créature chimérique conjuguant les défauts des stars hollywoodienne de l'époque, et cela le rapproche le plus d'un jeune premier d'AB production au final. Incapable de jouer la moindre émotion ou nuance, il traîne un air éberlué pendant 1h30. Et quand il se trouve face à l'inimaginable - la fameuse scène citée plus haut - bah il est pas plus surpris que quand on l'asperge de crème solaire sur la plage... Et avec un tel déficit de talent et de nuance, le malheureux fait basculer l'ensemble du film dans le registre nanar mais en pas amusant. Et j'en ai autant à l'égard du reste du casting qui cabotine comme dans un film d'Uwe Boll. 

Les malheureux ne peuvent ni se raccrocher au texte consternant à chaque seconde, ni à la mise en scène inepte. La scène du débat au lycée semble vraiment sortir du cerveau d'un pré adolescent qui s'imagine à quoi ressemblent les embrouilles entre les plus grands. La description d'une réalité qui se dérobe devant les yeux du personnage principal n'a jamais été aussi faiblement exposée. Les gens qu'il croit mort qui ne le sont évidemment pas, les enregistrements espions de Blanchard qui se révèlent évidemment anodins devant le psy qui fait évidemment parti du complot, bref, ON SAIT QUE TOUT CE QUE LE PERSONNAGE EXPÉRIMENTE VA ÊTRE DEJUGÉ PAR LA SUITE DANS LE RÉCIT. En tant que spectateur c'est une souffrance de suivre les pas de Whitney. On a déjà vu ça des milliers de fois, en mieux amené, même dans les séries de 3e zone. Après 50 minutes de film, tu te demandes vraiment comment on peut mettre une note positive à un truc pareil.

C'est réellement incroyable ce niveau de médiocrité constant. Et quand Yuzna tente l'humour, ça fait froid dans le dos (la mère lobotomisée qui tombe toujours comme un cheveux sur la soupe). Je suis exténué rien qu'à parler de cet étron fumant filmique. Je suis énervé rien qu'à imaginer que des gens comparent ce truc à Videodrome de Cronenberg uniquement parce qu'on voit 2 corps fondus baignés dans une lumière rouge et dans des positions chelous. 

Pour résumer lapidairement, à côté The Blob c'est du Kubrick.

Negreanu
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le 26 oct. 2022

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