Sur le papier, Somewhere sonnait comme une variation de Lost in Translation. Tout est là apparemment, le couple dans un hôtel, la vacuité de la vie, un style aussi très classe et marqué par un rôle prépondérant de la musique. Mais dans son précédent film, Sofia Coppola filmait Bill Murray et Scarlett Johansson, un couple beaucoup plus fort, drôle et intéressant que celui qu'elle a imprimé sur la pellicule dans Somewhere. Ce dernier se veut plus radical, plus vide, mais il est en permanence à la limite du genre, il est presque trop vide, trop caricatural. The Limits of Control de Jim Jarmush tenait le même parti pris extrême du vide et de l'ennui, mais il assumait plus encore ce parti pris tout en racontant quand même une histoire : l'expérience cinématographique passait mieux. Chez Sofia Coppola, l'impression qui domine in fine n'est pas l'ennui, mais l'indifférence.