Un soupçon de Jour sans fin.
Une pincée d'Inception.
Une lichette de Retour vers le Futur.
Je vais vous dire, à mon avis ce n'est pas facile de se rater avec des ingrédients pareil.
Duncan Jones, pour son second long-métrage (seulement !), l'a bien compris et utilise à bon escient les forces de ces différents éléments.
D'un jour sans fin, on a le concept de la même boucle temporelle rejouée encore et encore, mais dans laquelle le héros peut intéragir et modifier sensiblement le cours des évènements.
D'Inception, le principe de contrôler le cerveau et d'y implanter un "monde virtuel" de façon artificielle.
De Retour vers le Futur, les voyages dans le temps et incontournables paradoxes temporels associés.
Cela est renforcé par des spécificités par rapport à ces bases.
Ainsi, la séquence que vit à répétition le personnage de Jake Gyllenhaal dure "seulement" 8 minutes, parfois tronquées bien entendu pour ne conserver que l'essentiel : ce qui change.
Ensuite, un côté "thriller/actioner" hérité en partie d'Inception, mais qui s'enrichit d'un aspect psychologique que pour le coup je trouve bien mieux traité que ne l'a fait son aîné.
Enfin, un dynamisme et à la fois une grande humanité du personnage principal, dont les réactions paraissent crédibles pour une personne presque "normale" (même si militaire) confrontée à une situation tout ce qu'il y a d'anormale.
Venons-en aux aspects négatifs maintenant.
Tout d'abord, l'identité du fameux poseur de bombe ne fait que peu de doute, et ceci assez rapidement dans le film.
Comme disait l'autre, ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin.
Et en effet, cela ne m'a nullement empêché de trouver fascinant le cheminement du héros, tant dans sa situation personnelle "hors-rêve" que dans son enquête onirique.
J'ai aussi beaucoup regretté cette sous-exploitation des personnages féminins, que ce soit Christina ou Goodwin, dont les réactions laissaient augurer un traitement bien plus poussé et subtil.
Mais surtout, surtout, cette fin abominablement édulcorée...
Je ne peux à l'évidence rien révéler, simplement qu'on soupçonne grandement une influence des producteurs sur le réalisateur pour ne pas laisser le spectateur "en suspens".
On montre tout, on étale de beaux sentiments, en se retranchant derrière une réalité "pas si rose" pour justifier que ce ne soit pas manichéen.
J'ai été pour le moins circonspect quant à la nécessité de ces quelques dix dernières minutes.
Vous serez seuls juges.
Reste qu'avec un duo d'acteurs jeunes et beaux (dont Gyllenhaal à des lieues de ses bouses habituelles), un pitch captivant et une mise en oeuvre efficace, Source Code remplit son contrat de film d'anticipation/action si ce n'est cette petite touche supplémentaire qui en fait un vrai bon film, particulièrement avec les blockbusters estivaux qui pointaient le bout de leur nez.
Rentré dans la salle un peu par hasard, j'en suis ressorti fort agréablement surpris.
À recommander sans hésitation.