Il était évident que Southland Tales ne ferait pas le consensus. Rien n’ai fait pour simplifier la compréhension de ce film ultra référencé, gavé de culture pop-rock et de Hard SF, précédé de trois comic-books quasi introuvables en guise d'introduction.
De plus , tout est traité avec excès, les personnages sont caricaturaux, les enjeux politiques actuels, mondiaux en général et américains en particuliers, sont illustrés de façon grotesques (mais pas maladroites pour autant) et rien, surtout pas l’humanité, n’est à sauver.

Mais, déjà, le casting semble vouloir nous indiquer de ne pas se fier aux apparences : Le catcheur The Rock qu'on attendrait plutot dans le registre "action body-buildé basse du front" fait preuve ici d’un vrai talent de comédien et d’une sobriété bienvenue. Sarah Michelle « Buffy » Gellar incarne une ancienne star du porno reconvertie en icône à la sauce Britney dont les sourires discrets et le regard mélancolique trahissent une tristesse indicible. Mais la plus grosse surprise vient de Sean William Scott qu’on aurait pu croire condamné aux rôles d’abrutis dans des comédies pour adolescents à la cervelle liquide et qui tient ici magistralement un rôle d’une complexité et d’une finesse extraordinaire. Tout les personnages du film, décrits comme des stéréotypes révèlent à l’arrivée une complexité inespérée, presque miraculeuse.

Tout le propos du film est là, derrière la vulgarité et la superficialité apparentes, qui envahissent chaque jour un peu plus nos quotidiens se cache une profondeur métaphysique, des torrents de larmes, des secrets ténébreux, des failles temporelles et la détresse d’une éspèce. Propos servi par un visuel exceptionnel, à la symbolique très chargée.

Southland Tales, la plus belle fin du monde vue au cinéma, (avec Melancholia peut-être.) secoue discrètement les tripes car comme dans ses personnages caricaturaux, il y’a une âme là dedans, en sale état, certes, mais elle nous observe du fond de sa nuit noire et nous dévoile les restes de notre humanité, mise à nue.
AirHell

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