La fille ou la moto?

Spetters est un film méconnu du public que j'ai eu la chance de découvrir avec la fac, un devoir dessus. On dit merci qui? Merci la fac... Ce film est un des premiers films de Paul Verhoeven le papa de grand succès comme Robocop ou Starship Troopers. Ce film a eu beaucoup de mal a existé puisqu'il n'a quasiment pas connu d'exploitation cinématographique. Pourtant, malgré un scénario so 80, ce film possède de réel qualité qui montre que Verhoeven est fait pour ce métier.

Alors oui, le film est lourd. L'humour des années 80 pèse vraiment sur certains passages. Il y a des moments complètement What the Fuck dans le film. Je n'en citerai pas pour ne pas vous spoiler mais n'ayez pas peur de voir des hommes et des femmes nues. Des blagues lourdingues c'est vrai mais le film possède un ton dramatique rudement maintenu. Chaque personnage évoluant dans sa bulle, chacun pour sa pomme. Et quand leurs bulles respectives se rencontrent, cela fait des étincelles de tout ordre, sexuelle, colère, joie, drame. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Ce qui m'a le plus surpris dans ce film, c'est de voir comment Verhoeven parvient à rendre le quotidien palpitant. A travers sa caméra et certaines situations, il nous fait comprendre les désirs et besoins de chaque personnage et on a envie qu'ils parviennent à les atteindre.

La mise en scène est sublime. Non vraiment, il y a du génie dans cette mise en scène très lente qui contraste avec l'action qui est très rapide. L'histoire se base autour des courses de mots donc forcément, la vitesse de ses bolides entraîne une histoire rapide que Paul canalise avec sa mise en scène très classique. Cela surprend mais c'est ce qui donne de l'efficacité au film. De plus, le contexte du film joue beaucoup sur la réussite du film. Au moment de la sortie du film, les scènes scandaleuses ne font pas encore l'unanimité aux yeux du spectateurs. C'est un peu la marque de fabrique de Verhoeven, le scandale est son jouet et il est le jouet de son scandale.

La bande originale est géniale, alliant son électronique avec de la pop et quelques grands classiques de disco pour agrémenter les course de moto ou les ébats sexuels des personnages. Elle participe vraiment à la réussite du film.

Voilà donc pour ce film méconnu du grand public. Sulfureux, scandaleux, outrancier, ce film a marqué les esprits pour son côté sauvage. Verhoeven marque les esprits et trace sa route dans l'industrie cinématographique. Un film à découvrir.