Ce film est pour moi l'un, si ce n'est le, des meilleurs films d'animation de ces dernières années.
Je n'attendais pas grand chose de ce film si ce n'est une nouvelle aventure de spiderman entraînante et pleine d'action mais j'ai été happé par l'esthétique si unique de ce film et son propos, mature et complet. C'est bien plus qu'une nouvelle aventure de spiderman.
Commençons par le plus évident : le visuel. Lorsqu’un réalisateur prend le risque d'innover ou de remettre au goût du jour une esthétique il prend un gros risque, et pour ce film, cette prise de risques a été couronnée de succès. La beauté de ce long-métrage est merveilleuse car singulière et inconstante, alternant des passages de cinéma classiques à des apothéoses artistiques où l'on va jusqu'à laisser le personnage principal créer une œuvre devant nous. Que ce soit les décors, les effets de transitions ou même la façon de faire se mouvoir les personnages tout est d'une fraicheur dont je me languissait. Même ce qui pouvait sembler dangereux comme les bulles de textes ou les onomatopées sonores servant à accompagner les actions se fondent parfaitement dans l'univers du film. On a voulu faire appel à l'origine : les comics. On a une esthétique cohérente et surprenante à chaque instant. On pense que après dix minutes on sera déjà las de ce dessin saccadé mais non on se prend une claque visuelle à intervalles réguliers pour nous rappeler que ce n'est pas de la nouveauté pour la nouveauté que nous avons sous les yeux mais une réelle création artistique. On va même jusqu'à ajouter du flou pour mimer celui d'une caméra. Celui-ci ajoute du réalisme, de l'immersion mais j'avoue qu'il m'a parfois paru inutile, dé-servant l'image. Un des seuls points perfectibles du film en mon sens.
Mais ce qui m'a encore conforté dans l'idée que j'étais devant un grand film c'est son propos, son histoire et l'écriture de ses personnages. Les enjeux émotionnels du film sont parfaitement retranscris et, contrairement à ce que l'on a l'habitude de voir, ils sortent de leurs clichés et proposent des relations matures et réalistes, peut-être plus réalistes que celles jouées par des acteurs. Pas de romance déjà vue entre spiderman et la jolie fille du groupe, on nous propose une amitié. Mine de rien, après s'être fait servir durant des années des films où le héros embrasse l'élue de son cœur ce choix est plutôt original. Pareil pour le principal Antagoniste du film Wilson Fisk qui n'est pas un méchant plat et cliché mais un personnage au passé tragique. Un passé terrible qui fera écho à toutes les épreuves que Miles devra traverser, celle de la vie. On se retrouve en Miles et on à envie de le suivre car il représente, avec une justesse rarement égalée, un vrai jeune homme.
Pour finir le film par son esthétique et le choix de nous faire voyager à Brooklyn dans un milieu et une culture particulière qui donne encore une profondeur et un réalisme inattendus et bienvenus au film. On voyage entre pauvreté, envie de s'émanciper, rêve et réalité. C'est la rencontre entre la vie toute tracée de Miles plutôt terne et celle d'un super-héros colorée et trépidante.
Ce long-métrage est une ode à l'art autant par son image que par l'écriture de ses personnages dont celle de Miles, qui est lui-même un artiste. Il réussit à nous faire vibrer, rire et pleurer et à nous surprendre à chaque instant par son intrigue, son intelligence, sa maîtrise du rythme.
Pour conclure : Un film à voir au plus vite, tout simplement.