Et pour ce soir :


Spiderman : New Generation, 2018, de Peter Ramsay, Bob Persichetti et Rodney Rothman, avec des doubleurs très bons et quelques footballeurs aussi mais OSEF.


Synopsis quantique : Miles Morales, jeune ado de Brooklyn, est tiraillé entre son monde et sa culture, entre son entrée dans une grande école privée qui est une chance professionnelle importante, incarné par son père, flic et rigide et sa passion des images et du style du quartier, les graphes et son oncle, bien plus ancré dans cette culture, qui le laisse davantage s’exprimer par les bombes de peintures. Par hasard pendant qu’il est dans une station de métro abandonnée (qui, hasard, est proche d’un complexe top secret…) à jouer de la peinture sur le mur, il est mordu par une araignée génétiquement modifiée qui le transforme en Spiderman, le deuxième de son monde. Malheureusement, dans cette usine, le Caïd expérimente un collisionneur à neutron qui peut ouvrir des passages entre les univers et le premier Spiderman, Peter Parker, réussi de justesse à stopper l’expérience mais pas à la détruire, et meurt des mains du Caïd, après avoir fait promettre à Miles de suivre l’héritage qu’il a récupéré sans le demander. Perdue et poursuivie, il découvre que le collisionneur a quand même aspiré d’autres Spiderman d’autres univers qui vont lui apprendre les ficelles du métier, mais surtout de savoir ce qu’être l’homme araignée représente...


Sortie en décembre 2018, Spiderman : New Generation m’avait donné l’impression d’être un film d’animation qui n’avait étonnamment pas fait beaucoup de bruit. Une impression qui se poursuit avec son budget et son box-office, 90 millions pour un résultat de 367 millions de dollars. Alors, certes, c’est 4x plus mais si on prend un Pixar, comme Vice Versa, c’est 175M de budget pour 700M de bénéfice, la puissance médiatique de Disney qui enregistre le film dans le paysage culturel. Dans le cas du film de ce soir, bien que Marvel (et donc Disney) soit dans la boucle, c’est Sony qui est à la baguette, vu que c’est eux qui ont les droits du personnage de Spiderman, et j’ai l’étrange sensation qu’ils n’ont pas non plus trop poussé, de peur du gadin (90M étant un budget de bonne qualité mais pas encore d’un blockbuster dans le cinéma américain). Pourtant, le bouche à oreille fait que j’ai des retours, de très bons retours. C’est vrai que les bandes annonces me plaisent bien, le style graphique me parle aussi, il était donc temps que je me fasse mon avis.


C’est tout simple, Spiderman : New Generation est désormais largement dans mon top 3 des films d’animation TOUS CONFONDU. Pourtant, on revient de loin, je ne suis pas un grand fan des super-héros à la base, le personnage de Spiderman est certes l’un des plus intéressant mais pas suffisamment pour que je ne m’y intéresse plus outre-mesure. Pourtant, ce film va faire le pont entre tout ça pour aboutir à ce qu’il est, un vrai chef-d’œuvre du cinéma.


Et pour commencer, on va faire ce qui est le plus évident, son style graphique et son animation. Le film est construit sur deux plans, les décors d’un côté qui sont donc de l’animation 3D à l’ancienne avec un style que je soupçonnais être du stop-motion (animation image par image) mais qui est finalement plutôt du dessin à la main qui reprend le style du comics, l’encrage mélangé à l’animation par ordinateur. Et ça marche du feu de Dieu ! Visuellement, ça marque, on sent une vraie patte (ou plutôt, on sent la patte des comics en général) dans un environnement 3D plus classique. Le plus fort, c’est qu’ils ont été jusqu’au bout du détail, comme en atteste déjà les quelques tracés de crayons encore visible, bien que subtile, mais surtout, quand les corps sont proches de la caméra, ces petits pigments arrondis d’encrage qu’on trouve sur les comics. Et sa filiation ne s’exprime pas que par ces détails, mais aussi dans sa mise en scène, avec des split-screens, des carrés de pensée qui s’affiche, des onomatopées qui s’incrustent dans le décor et l’action. C’est proprement somptueux et surtout, c’est original. Je suis encore bluffé par ce que j’ai vu et je regrette terriblement de ne pas l’avoir vu en IMAX, dans le confort et la puissance d’une salle de cinéma.


A cela s’ajoute le scénario du film qui joue sur beaucoup de code, notamment un classique du comics, l’origin story. Et vu qu’on a 5 Spiderman différents (+ le Peter Parker d’origine), on a donc 5+1 Origin Stories dans le film, qui font passer le film dans un style graphique bien plus proche du comics pur et dur que de l’animation 3D standard. D’ailleurs, aparté sur le graphisme, ces nombreux Spiderman apportent chacun une patte graphique qui lui est propre et rende le film ultra coloré, quel plaisir pour la rétine ! Bref, revenons au scénario, le film cherche à revoir la grande morale de Spiderman incarné par le pouvoir et la responsabilité en y proposant un autre angle de lecture : Qu’est-ce que ça représente d’être Spiderman ? Et du coup, je trouve que suivre ce questionnement du point de vue de Miles, ainsi que des expériences des autres Spiderman (et de Spiderwoman) est excellent pour les enfants et adolescents, on y retrouve bien les difficultés de l’adolescence, comment se positionner, comment répondre à la question qui taraude encore les adultes « Qui suis-je ? ». Et le regard de Peter Parker plus vieux est également excellent, celui de 15 année d’expérience de ce qu’est être Spiderman, mais aussi les responsabilités d’adultes, d’homme et plus généralement les erreurs et les regrets, parfait pour les adultes.

Enfin, petit mot sur le doublage que j’ai trouvé très réussi. En voyant le générique de fin, je me suis souvenu qu’il y avait effectivement des joueurs de foot dans le doublage, mais ils sont tellement OSEF que franchement, je n’ai même pas tiltés (ils ne sont d’ailleurs pas mauvais). Sinon, les doubleurs, tous des pros du milieu, font un très chouette taf, la seule actrice qui n’est pas issu de ce milieu pro est Camélia Jordana et honnêtement, elle fait un taf à la hauteur de ses collègues, donc rien à redire.


En toute franchise, j’ai encore envie parler du dessin et du style graphique (à mes yeux, tellement plus de gueule que les films à style et images graphiques qui tentent des trucs, genre par hasard Dr Strange que j’ai trouvé finalement un peu plat), rolalala le combat de fin de ce Spiderman, tellement beau !), tant je l’ai trouvé marquant, mais je vais conclure sur un détail que je me suis dis durant le film, et notamment son dernier quart : Je n’aurai pas dit non à une dizaine de minutes supplémentaires d’échanges entre ces Spiderman/woman, tant je trouve que tout ça est incroyablement bien maîtrisé. Le rythme est top, c’est fluide, ça ne s’endort jamais, ça ralenti quand il faut ralentir, c’est vraiment drôle, le caméo de Stan Lee est touchant, le générique de fin est superbe, la scène post-crédit est super drôle et s’inscrit encore dans ce délire des styles graphique, bref. Spiderman : New Generation, c’est de la super came et faut foncer si vous ne l’avez pas vu. 9,5/10

Tony_Gendron
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le 28 nov. 2022

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Tony Gendron

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