Melting-pot génial

Le quatrième film de la phase IV du MCU met en scène Spider-Man et Docteur Strange dans un melting-pot géant justifié par l’introduction de l’intrigue lié au multivers (véritable cette fois-ci) . Je ne vous apprends rien si je vous dis que le film est un immense succès au box-office, et c’est justifié. Il y aura peut-être du poil dans ma critique. mais le film est sorti il y a un an au moment de la rédaction de ma critique (donc ça devrait être OK pour tout le monde).

S’il ne s’agit pas d’un véritable coup de cœur en ce qui me concerne, j’ai tout de même adoré le spectacle, que j’ai trouvé malin dans la forme et efficace dans le fond. J’ai apprécié l’intensité de l’histoire, qui peut compter sur de véritables évolutions dans les relations entre les personnages. Le dénouement est d’une extrême beauté, d’une grande tendresse, et d’une certaine forme d’intelligence narrative. En d’autres mots, la fin est terriblement efficace et mémorable. Je crois que c’est d’ailleurs l’un des aspects que j’ai le plus aimé dans le film.

Comme toujours, l’action est très soignée, avec des effets spéciaux spectaculaires. Docteur Strange nous ouvre une fois de plus les portes du monde miroir pour une séquence stroboscopique haute voltige. J’adore. Mais la vraie surprise nous vient d’un casting XXL, qui fait revivre le temps d’un film les personnages des univers alternatifs de Spider-Man, toutes générations confondues (même si j’aurais apprécié retrouver la version animée de Spider-Man du film de Sony). Le mariage des univers est fascinant. D’un point de vue logistique et technique, Marvel et Sony ont fait fort. Ils ont rendu heureux tous les fans de Spider-Man à travers le monde. Tout cela implique un fan service reposant sur une idée intelligente. Jamais la narration ne s’éparpille. Tout est légitime et justifié. On ne va pas se mentir, à ce niveau cela relève du génie.

La série des films Spider-Man n’est pas ma préférée au sein du MCU, mais j’admets volontiers que ce troisième film est le meilleur. J’avais moyennement apprécié Far From Home, que je trouvais inutile en termes d’implication et d’incidence sur le MCU. Ce n’est pas le cas de No Way Home, qui est peut-être un avant-gout de tous le bordel qui va s’abattre sur les superhéros dans les films à venir (et j’espère que Kevin Feige parviendra à faire retomber tous ses arcs narratifs sur leurs pattes, ce qui commence à paraitre impossible avec toutes ses scènes post-génériques absolument folles qui partent dans tous les sens).

Que dire d’autre sur ce film ? Son efficacité découle du mariage des franchises. Certains autres aspects ont été laissés pour compte. L’identité, le cadre spatial et temporel, sont plutôt ordinaire d’un point de vue purement esthétique. L’ambiance musicale n’est pas des plus percutantes, on a connu mieux. Heureusement, tous ces petits aspects qui restent sur la retenue sont pardonnés grâce à l’audace de la production, et de la nouveauté. Est-ce que seulement une telle idée a déjà été développée avec autant d’efficacité dans un autre film ? Pas sûr.

Les acteurs sont magnifiques. Comme toujours, j’ai adoré Tom Holland qui est vraiment très crédible dans son rôle. C’était un plaisir de retrouver Willem Dafoe dans son rôle phare. Je l’adore. Tobey Maguire et Andrew Garfield ne manquent pas d’autodérision. C’est génial qu’ils se soient prêtés aux jeux. Le casting est une dinguerie.

Voilà ce que je pouvais dire sur ce film, que j’ai adoré. On aimerait que tous les films du MCU à venir soient aussi explosifs que celui-ci. C’est déjà un peu le cas. En ce qui me concerne, je trouve les films du MCU toujours aussi divertissants, je les préfère d’ailleurs aux séries. J’entends par ci et par là les mauvaises langues qui prophétisent la fin de l’ère Marvel, en ce qui me concerne, je m’éclate toujours autant devant l’univers que dessine Feige. La seule chose que j’ai à lui reprocher c’est cette impression d’éparpillement, qui me donne le sentiment qu’il ne sait pas où il va. Mais c’est peut-être mal le connaitre.