Vous ne pouvez peindre par-dessus votre passé.

Remarqué au festival de Santa Barbara 2007, mais ayant été un flop commercial (3000$ rentrés pour un budget de 1,5millions, autant dire qu'à ce niveau « flop » est même un euphémisme...), on ne savait pas trop à quoi s'attendre, la distribution mettant l'accent sur le côté gore, que ce soit au travers de la jaquette ou des références cinématographiques du duo de réalisateurs (Hatchet).
Mason (Joel David Moore) est un jeune démarcheur téléphonique replié sur lui-même et mal dans sa peau. Son seul ami est son supérieur hiérarchique Berkeley (Zachary Levi) et son seul plaisir est de dessiner des jeunes femmes sur son carnet à spirales. Jusqu'au jour où il rencontre Amber (Amber Tamblyn), une nouvelle collègue qui va devenir sa muse. Mais Mason devient de plus en plus obsédé par ses dessins et semble sombrer dans la folie. Parallèlement, des jeunes filles disparaissent de façon étrange dans la région...


Dans le genre thriller indépendant et atypique, Spiral se pose là. Les premières secondes font craindre le pire (dans le bon sens du terme), puis le reste du film se transforme en une curieuse romance improbable entre un homme émotif et timide et une femme pétillante. Au fur et à mesure il prend confiance en lui, devient lunatique, faisant planer une ambiance inquiétante, mais quelque chose manque.
La mise en scène est correcte, les acteurs sont convaincants et la bande-son jazzy épaulent le tout de façon satisfaisante, mais à trop vouloir faire durer le suspense le spectateur finit presque par décrocher, le réel twist ne pointant le bout de son nez que lors des dernières minutes.
Pourtant, bien que le développement soit assez lent, la bobine file relativement vite, et l'on en ressort finalement assez perplexe, sans trop savoir si l'on vient de passer un bon moment de suspense ou si l'on nous a entubé.


Bref, Spiral est un film quelque peu inégal, et bien qu'il soit porté par un casting intéressant, dont notamment l'étonnant Joel David Moore, ne déploie pas tout le potentiel qu'il avait. Le twist final est agréable, mais ne mène pas à grand chose, enfonçant l'avis mitigé du spectateur. Dommage, car le reste suit plutôt bien, et malgré une photo sentant le téléfilm, l'oeuvre réussit néanmoins à se démarquer de la masse gigantesque de mauvaises productions à petits budgets.
Le duo de réalisateurs Joel David Moore et Adam Green nous manipulent au travers d'hallucinations et cauchemars, tordent les situations dans tous les sens en utilisant leur protagoniste ambigu, donnant par moment des impressions d'influences Hitchcockiennes, mais à trop réutiliser ces ficelles au lieu de chercher à apporter quelque chose de nouveau, ils s'égarent.
Pour conclure, les amateurs de thrillers aux twists façon Shyamalan seront probablement satisfaits. Ceux qui espéraient quelque chose de vraiment inspiré resteront sur leur faim, et finalement, ceux qui avaient été attirés par cette jaquette sanguinolente seront les plus déçus, pas une goutte n'étant versée durant le métrage...
Mention spéciale pour Joel David Moore, qui co-écrit et co-réalise le film, et interprète à la perfection ce rôle qui lui va comme un gant, et qui visiblement a été écrit spécialement pour lui.
SlashersHouse
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le 26 mai 2011

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