SPL 2
6.6
SPL 2

Film de Soi Cheang (2015)

La complainte des cartilages

De la même manière que Wu Jing volait la vedette à Donnie dans le premier opus, c'est le bad guy qui fait le spectacle dans SPL 2ème du nom. Une suite longtemps attendue qui a su rassasier en partie mon appétit féroce pour les rétammages de tarins artistiques. A l'heure où les élus de la voute plantaire destructrice perdent leur temps dans des DTVs qui privilégient les colts aux coups de latte (il n'y a guère que maître Scott qui a su renouer avec les gnons dans le dernier Boyka entre deux errances sans étincelle), qu'il est agréable de se faire servir pareil festin : amateurs de pirouettes martiales sauvages, il est temps de mettre à jour vos listings.


Passez outre le trauma pompeux qui essaye de gratter au passage les quelques spectateurs qui se seraient perdus, sortez le lait fraise du frigo, les Rice Krispies® du placard, niveau mise en scène et chorégraphie des combats, c'est du caviar. Sans atteindre la percussion des meilleurs affrontements du premier volet (j'y avais trouvé notamment Wu Jin bien plus impressionnant), la caméra de Soi Cheang est d'une efficacité redoutable. Elle capte le meilleur des trois ressorts humains à disposition, n'hésitant pas à couvrir dans la même séquence différents points d'action des combats, passant de l'un à l'autre avec fluidité.


Et si les puristes du CQC urbain risquent de faire une attaque devant certaines transitions cablées, il faudrait être redoutablement exigeant pour ne pas prendre son pied quand l'ami John Zhang Jin corrige des détenus indisciplinés, ou bien quand Tony « la brutasse » Jaa se lance dans une reconversion en vitrier ou encore quand un second rôle sorti de nulle part nettoie une escouade de flics en faisant nerveusement de ses différents membres un carpaccio bien assaisonné.


SPL 2, à notre époque, c'est une friandise rare que dégusteront avec appétit tous les amateurs de tatane énervée qui aiment les surhommes du cinéma HK. Quelques travers narratifs ampoulent certes ses ambitions martiales et l'empêchent d'atteindre le niveau du film de Yip, mais ses clins d'oeil au premier opus, l'énergie combinée de Tony Jaa / Wu Jin / John Zhang Jin, ainsi que le savoir-faire de Soi Cheang en font une récréation créatinée immanquable qui donne le sourire.

oso
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le 2 sept. 2017

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