Deuxième oeuvre de science-fiction de Tarkovski après le très spirituel "Solaris". "Stalker" était à l'origine un film ambitieux en 2 parties. Tarkovski tourna toute la première partie durant une année sur une pellicule expérimentale Kodak avant que ceux-ci (ou les techniciens russes selon les sources) n'avouent ne pas être capable de la développer. Ayant dépensé la moitié de son budget, le cinéaste dut tout refilmer en plus de la deuxième partie pour le même prix. Une douloureuse épreuve qui se retrouve au final dans le film très austère (plus que la première version perdue parait-il). Tourné finalement avec des moyens dérisoires sans effets spéciaux, le film captive pourtant par son concept mystérieux et l'on reste accroché par la curiosité de ce lieu et à l'attente d'une révélation illusoire. Le film prit une nouvelle résonnance avec la catastrophe de Tchénobyl en 1986 qui a créé une Zone tel qu'elle est dépeinte dans le film. Les guides silonnant la zone de Tchernobyl ont pris depuis le nom de stalkers. Le film lui, fut tournée sur le site d'une ancienne usine de papier hautement polluée et à la vue du nombre de protagonnistes ayant participés au film (dont Tarkovski) qui sont mort de cancer dans les années qui suivirent, on soupçonne ce tournage d'y être pour quelque chose... Quant au film, il a une beauté plastique encore une fois phénoménale, mais il reste élitiste par certains passages trop philosophique ou contemplatif. Mamoru Oshii en fera un remake cyber non-avoué en 2002 avec "Avalon".