Star Wars – Épisode II : L’Attaque des clones, réalisé par George Lucas, tente d’approfondir la genèse d’Anakin Skywalker, mais trébuche plus souvent qu’il ne s’élève.
Il y a malgré tout quelques éclats dans cette fresque galactique. J’ai notamment été conquis par l’univers de Kamino, avec son esthétique brumeuse, ses pluies incessantes et ses habitants longiligne, qui apportent un certain mystère. Le duel entre Yoda et Dooku constitue aussi un des rares moments réellement mémorables, grâce à une chorégraphie aussi dynamique que dans les batailles du premier opus, qui donne enfin au vieux maître Jedi un peu de chair.
Mais le reste du film peine à convaincre. Les CGI, déjà discutables dans La Menace fantôme, deviennent ici franchement agressifs pour les yeux. Le basculement d’Anakin vers l’ombre manque cruellement de finesse : si la séquence de la mort de sa mère laisse entrevoir un vrai trouble intérieur, cette tension est aussitôt dissipée par une écriture bancale. Sa romance avec Padmé sonne faux, mièvre et précipitée, comme si chaque scène cherchait à nous convaincre d’un amour sans jamais nous le faire ressentir. Quant à la grande bataille finale, elle accumule les incohérences visuelles et narratives, dans une cacophonie numérique difficile à suivre.
Un film qui m’a surtout laissé une impression d’artificialité et de confusion. L’émotion que le film suscite reste tiède, comme un prélude un peu maladroit à une tragédie (trop?) annoncée.