Désastreux ! C’est le premier mot qui nous vient à l’esprit lorsque retentit le générique de fin de l’ultime opus de la trilogie Star Wars produite par les studios Disney. Le terme d’un supplice audiovisuel ininterrompu de près de 2h20 où règnent sans partage l’incompétence narrative la plus abjecte et les incohérences scénaristiques les plus phénoménales. Festival hystérique de séquences tellement grotesques que le semblant de spectacle proposé confine à la parodie de mauvais goût, L’Ascension de Skywalker n’est rien de plus qu’un film de série Z doté d’un budget mirobolant, la séquelle sinistrement logique d’un épisode 8 faussement subversif, terriblement maladroit dans ses tentatives gratuites, puériles et prétentieuses de déconstruire une mythologie.


Le cul constamment entre deux chaises, écartelé entre la volonté de ses producteurs de tapiner auprès d’un panel démesuré de spectateurs – au prix d’une mutilation toujours plus incisive de l’univers Star Wars – et son désir de contenter coûte que coûte les fans de la première heure, dont il fait lui-même partie, J.J. Abrams régurgite à l’écran une bouillie filmique informe, insipide et fastidieuse. Là où les épisodes fondateurs suivaient une ligne narrative claire aux enjeux simples mais puissants, L’Ascension de Skywalker tente vainement de camoufler son néant scénaristique sous le fard laborieux d’une intrigue épileptique, sans structure aucune, sans liens logiques entre les scènes. Best of grossier d’une imagerie Star Wars singée sans le moindre enthousiasme. Le retour de Palpatine, balancé telle une vulgaire éjaculation faciale dans le générique déroulant d’ouverture, à peine expliqué au détour d’une réplique lancée par un troufion de la Résistance, emblématise à lui seul la posture désinvolte et mercantile de Disney : rentabiliser sans effort son rachat de la franchise, en surfant sur le business florissant de la nostalgie. Quitte à souiller sans vergogne le sens et la portée symbolique de l’épilogue de la trilogie originale de George Lucas. Quitte à se lancer vaille que vaille dans une politique de négationnisme culturel.


Hommage hypocrite et opportuniste, remake à peine déguisé du Retour du Jedi, L’Ascension de Skywalker se présente assurément comme la catastrophe industrielle la plus spectaculaire d’une décennie de blockbusters moribonde. Le nouvel archétype triomphal du film de divertissement populaire : un navet qui ne s’assume pas, qui ne raconte rien, puant l’amateurisme dans son ignorance crasse des codes les plus basiques de la grammaire cinématographique et nécrophile dans sa quête stérile du clonage de glorieuses franchises. Hollywood ne propose plus que des zombies de films. Jusqu’à l’écœurement. Le sinistre mouroir des œuvres cultes.


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le 22 déc. 2019

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