Après le très commenté épisode VIII, il était difficile de se faire une idée du grand final de l'histoire des Skywalker. Je dois dire que j’éprouvais un certain stress, et j'ai repoussé le moment d'aller voir Rise of Skywalker, en version originale. Et puis, je me suis lancé, car il fallait que je vois sur quoi la saga Skywalker allait se conclure.


Avant toutes choses, je suis un fan de Star Wars, mais un fan d'un Star Wars imaginaire qui n'existe que dans l'esprit éternellement insatisfait d'un hipster geek proche du vendeur de jeux vidéos de la série The Simpsons. J'aime littéralement la saga Star Wars depuis de très nombreuses années, en fait depuis dans ma tendre enfance, univers que j'ai découvert l'univers grâce à deux petites franco-australiennes avec qui nous passions avec mon frère nos vacances d'été dans le midi, et qui étaient fan des films, lorsque nous avions entre 10 et 8 ans. Pourquoi ce retour en arrière ? Parce que Star Wars représente pour moi le début des films d'adultes, alors que j'étais à cette époque habitué à l'univers des films d'animation Disney. C'est à partir de Star Wars que s'est construit ma sensibilité cinématographique.


Particulièrement enthousiaste devant l'évolution des personnages de Rey et de Kylo, j'ai été très heureux de voir le scénario s’emmancher vers une relation complexe entre ces deux personnages antagonistes par excellence, et de chercher à comprendre quel lien semblait les rapprocher. La disparition de Luke Skywalker, très discutée, mais sans rappeler celle d'Obi Wan, semblait laisser un très grand vide dans le nouvel espoir que Rey semblait incarner. Comment cette jeune apprentie Jedi, excellente pilote et technicienne hors pair, allait-elle pouvoir résister face au côté obscur de la Force, manipulée de manière peu claire dans les épisodes VII et VIII, par des acteurs qui pourraient n'être eux-même que les pantins d'un dispositif bien plus ambitieux...


Dotée d'une photographie absolument parfaite et d'une bande son savamment travaillée, Rise of Skywalker réussi à mélanger anciennes références visuelles et nouveautés, à l'instar de types de plans encore jamais vus dans la saga Star Wars, notamment dans la mise en place de la relation entre Rey et Kylo. On appréciera la tonalité bleue donnée à cet opus, donnant une belle froideur à la photographie reprenant logique instaurée par l'Episode VII de donner à chaque épisode une couleur thématique. D'une manière générale, les effets spéciaux sont extraordinaires, et on ne note pas de différence entre le physique et le virtuel. Gaphiquement, Rise of Skywalker est totalement réussi.


Après le discuté Episode VIII, le retour de J.J. Abrams aux commandes de cet épisode pouvait avoir plusieurs implications : une continuité avec l'Episode VIII, une rupture franche, ou une transition souple. Clairement, c'est la troisième option qui a été justement choisie par le réalisateur de Force Awakens. Reprenant l'ambition scénaristique de The Last Jedi de ne pas recopier éternellement les ressors scénaristiques des opus précédents, Rise of Skywalker est véritablement innovant et ne ressemble pas aux épisodes précédents. Rapide, brutal, inquiétant, sombre, Rise of Skywalker est parfaitement mesuré sur sa manière d'amener les différents sujets abordés, et ne souffre pas de lacune scénaristique. Si beaucoup ont pu critiquer cet aspect, c'est qu'en réalité, ils s'attendaient à voir le film sous un angle convenu, et qu'ils eurent du mal à accepter d'être bousculés dans leurs convictions, le meilleur exemple étant la conjugaison de la conclusion de l'Episode VIII et sur quoi débouche le IX : les deux sont en réalité parfaitement logiques et ne souffrent d'aucun paradoxe. Doté d'un grand nombre de rebondissements, Rise of Skywalker ne nous laisse pas sur notre faim et nous tient en haleine pendant les 2h45 du flm sans aucun temps mort. Le rythme du scénario est parfait, en on appréciera qu'il ne sombre pas dans la logique chère aux amateurs de jeux de rôle et leurs quêtes, avec ses lenteurs et ses dialogues incessants, un peu à a manière de Empire Strikes Back, qui est selon moi l'opus le moins bien mené des 3 trilogies. En ce sens, Rise of Skywalker pourrait ressembler d'un point de vue du rythme à Rogue One, ce qui est particulièrement agréable.


Les personnages souffrent globalement d'un excellent développement, mais J.J. Abrams a fait le choisi de se concentrer sur seulement certains personnages, quand d'autres ne verront pas trop leur histoire se développer, ce que beaucoup de commentateurs ont critiqué. Cependant : a-t'on développé dans A New Hope l'identité du gouverneur Tarkin ? A t'on un jour développé le personnage de Yoda ? En sait-on beaucoup sur le comte Dooku ? Non, et ce n'est pas choquant car un réalisateur doit faire des choix, et je préfère voir Rey et Kylo voir leur histoires se développer au maximum, que de voir un patchwork imbuvable psychologique façon film d'auteur, ou de voir de la politique du moment enchevêtrer dans la trame de l'histoire, à l'instar des mouvements LGBT+ qui n'ont pas apprécié de pas avoir vu de romance non-hétérosexuelle se développer. Star Wars n'est pas un film d'amour, c'est une histoire de familles à l'origine d'un conflit stellaire, une histoire de pilotes de combat, de chevaliers, de politiciens et de religieux. Même si Anakin et Padmé ont eu leur union consacrée par le canon de l'histoire pour expliquer d'où viennent Luke et Leia, on a pas ressenti le besoin de savoir comment La princesse puis général Leia et Han Solo ont vécu ensemble avant le passage de leur fils dans le côté obscur de la force. Beaucoup de faux problème qui cachent finalement le côté non-convenu de la saga au regard de ce qui se fait aujoud'hui. Acceptons le fait qu'un film puisse ne pas forcément être un outil politique, mais simplement un divertissement.


On appréciera donc beaucoup le traitement laissé à Rey et à Kylo, interprétés par Daisy Ridley et Adam Driver hyper convaincants, fermes, dynamiques et parfaitement dans leurs personnages. John Boyega est parfait dans le rôle de Finn, et le retour de Billy Dee Williams dans le rôle de Lando Candrissian est très apprécié, concluant un retour des anciens intelligemment opéré. Enfin, Leia reçoit un traitement à la mesure de l'immense artiste disparue que fut Carrie Fisher, avec des ré-incrustations particulièrement convaincantes : un casting parfait, pour un jeu d'acteur sans faille.


Star Wars Rise of Skywalker est une pépite du cinéma, et à sa sortie, j'ai clairement eu l'impression d'avoir vu le meilleur épisode de la saga.

Guillaume_Lnt_R
10
Écrit par

Créée

le 1 janv. 2020

Critique lue 164 fois

1 commentaire

Critique lue 164 fois

1

D'autres avis sur Star Wars - L'Ascension de Skywalker

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Sergent_Pepper
4

Back to their culture

Toute saga a une fin : arrivés à un certain point d’essorage, les studios et leurs team de scénaristes ont trouvé la parade ultime pour provoquer un sursaut d’intérêt : venez quand même, c’est le...

le 21 déc. 2019

215 j'aime

15

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Larrire_Cuisine
6

[Ciné Club Sandwich] Marche arrière à 12 parsecs sur l’autoroute spaciale de l’incohérence

DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Avant, on mettait 5 à tous les films mais il...

le 19 déc. 2019

171 j'aime

18

Du même critique

Le Vent se lève
Guillaume_Lnt_R
9

Entre rêve et réalité

Lorsqu'on se met à rêver du ciel, c'est qu'on a quelque part pas les pieds sur Terre. Hayao Miyazaki fait partie de ces individus qui ont dans leur cœur une irrépressible envie de voler. Et Kaze...

le 27 août 2013

5 j'aime

4

Rogue One - A Star Wars Story
Guillaume_Lnt_R
10

Au delà du possible, héroïque épopée galactique

Pendant de nombreuses années, Rogue est resté pour moi le nom du glorieux escadron avec lequel Luke Skywalker tira ses torpilles à proton, détruisant ainsi l'Etoile noire. A cette époque, je ne...

le 26 oct. 2018

2 j'aime

Lorelei
Guillaume_Lnt_R
8

Quand la rétro-science fiction croise un sous-marin qui chante...

Lorsque les japonais parlent de guerre, le registre lyrique est souvent repris par les scénaristes et les metteurs en scènes pour humaniser ceux qui se retrouvent, de leur plein gré ou pas au cœur...

le 27 août 2013

2 j'aime