La sortie d’un nouveau Star Wars sur grand écran est toujours un événement et penser qu’un jour il aurait été possible d’écrire un papier sur un éventuel septième épisode à la saga relevait, jusqu’à il y’a encore peu, du fantasme ou de la divagation. Le Réveil de la Force est pourtant bien là, après avoir fait beaucoup coulé d’encre lors de l’annonce de sa mise en chantier, de son casting, de son réalisateur ou même de son script… Le nouveau film signé J.J Abrams dans le digne héritage de George Lucas n’a pas encore fini de faire parler de lui… Mais en l’état, l’un des chouchous du Hollywood actuel a-t-il réitéré l’exploit accompli en 2009 lors de sa relecture moderne et pêchue de Star Trek ?


D’entrée de jeu, ce septième film de la saga de science-fiction la plus populaire de tous les temps interroge chacun sur sa propre définition de Star Wars. La Guerre des Etoiles étant un univers si riche, possédant une mythologie tellement gargantuesque et un nombre de genres mélangés au sein de chacun des six (maintenant sept) films qui constituent cette oeuvre fleuve cinématographique que chacun est obligatoirement touché par une ou plusieurs composantes et en fait sa propre vision de ce qu’est et doit être Star Wars. Du western futuriste au film romantique passant par l’allégorie religieuse, du grand spectaculaire traditionnel ou tout-numérique du film de guerre à l’épopée épique chevaleresque et à l’ode à l’aventure… Star Wars: Le Réveil de la Force est-il un bon film ? Est-il un bon Star Wars ? Tout dépend en partie de la définition que se fait J.J Abrams de cette saga.


Forcé de constater que le réalisateur a non seulement compris ce qu’est Star Wars autant en tant qu’oeuvre qu’en tant que mythologie mais sait également se situer avec humilité au sein de cette si grande galaxie, une humilité qui parfois lui fera défaut au cours de son film. Si Abrams joue ainsi entre le respect à la lettre du cahier des charges imposé par Lucasfilm afin de proposer au spectateur et au fan « ce qu’il veut voir », et d’une certaine liberté créatrice amoindrie volontairement ou non par ses propres intentions, il impose Le Réveil de la Force comme un best-of rehaussé et mis à jour de tout ce que l’oeuvre de George Lucas a pu entreprendre depuis sa création en 1977.


On pouvait penser que le film serait un hommage lourd et pataud à la limite de la fan-fiction professionnelle et même si ce Réveil de la Force souffre à certains moments d’un mirroring maladroit et grossier par rapport, et principalement, à Un Nouvel Espoir (Episode IV) et l’Empire contre-attaque (Episode V) autant dans la reprise de séquences visuelles quasiment identiques ou dans certaines grandes lignes de l’histoire, pourtant il emprunte aussi aisément à la Prelogie (le personnage de Kylo Ren, autant dans l’écriture que le choix physique du personnage qui se rapproche volontaire d’Anakin Skywalker comme dépeint dans La Revanche des Sith, la planète Coruscant, les décors verdoyants de chez Maz Kanata à mi-chemin entre l’identité visuelle d’Endor et de Naboo) ou l’univers étendu des Légendes (La base Starkiller, un compromis entre l’Etoile de la Mort et la Forge Stellaire vue dans le jeu et les novélisations Knights of the Old Republic, ou encore la tenue de Kylo Ren qui n’est pas sans rappeler l’apparence de Dark Revan, un des personnages les plus populaires de Star Wars auprès des fans).


En ça, J.J Abrams soutenu par Lawrence Kasdan (auteur de L’Empire contre-attaque, Le Retour du Jedi, Les Aventuriers de l’Arche Perdue) et Michael Arndt (Toy Story 3, Hunger Games: L’Embrasement) réunit et distille ce que représente Star Wars sur toutes les générations et même s’il garde les pieds ancrés dans la trilogie fondatrice, il témoigne d’une compréhension et d’un respect exemplaire envers cette galaxie lointaine. On peut reprocher au cinéaste, exactement les mêmes choses qu’à son Star Trek into Darkness (2013), à savoir s’entêter à faire du neuf avec du vieux, tout en sachant que certaines ficelles sont bien trop voyantes par moments. Si Abrams arrive à noyer le poisson plutôt habilement pendant une grande majorité du film on a du mal à faire mine de ne pas nous rendre compte de la supercherie du scénario : absence de contexte socio-politique concret, beaucoup d’éléments donnés et pris pour acquis ne s’encombrant pas d’explications même minimes sur le rôle d’instances importantes telles que la Nouvelle République et sa passivité extrême face aux agissements de la menace représentée par le Premier Ordre, l’utilité de la présence d’un contingent de résistants héritiers de l’Alliance Rebelle… Faute à un film qui ne se pause jamais.


Le spectateur doit faire travailler son imaginaire et trouver une logique qui lui semblerait être la plus appropriée pour expliquer les non-dits volontaires ou non… ou se tourner vers le nouvel Univers Étendu composé de nouvelles, romans et comics. Une stratégie plutôt discutable pour combler certaines lacunes scénaristiques. Star Wars reste une machine marketing, après tout, Lucasfilm et Disney auraient fort tort de s’en priver mais pas au détriment d’un léger soutien pour aider le spectateur à se situer dans le film. Ainsi, fort de notre expérience Star Wars à travers les années, on trouve nos propres réponses grâce à un certain effet miroir en rapport aux films précédents. La Nouvelle République semble vouloir se calquer sur l’ancienne vue dans la Prélogie, et donc être démilitarisée se reposant ainsi sur La Résistance, contingent de volontaires soutenu et mené par la Générale Leia Organa, qui prend la place de Mon Mothma se dressant contre ce nouvel ennemi tyrannique, qui croit pouvoir restaurer la gloire de l’Empire déchu.


Malgré les très bonnes intentions de J.J Abrams au sein du film, il reste pourtant difficile de nier la (trop) grande similitude avec les événements racontés dans les épisodes IV et V de la saga, listons-les : l’élément clé de l’intrigue dissimulé dans un droïde qui se cache et est pris en chasse par des troupes impériales sur les étendues ensablées d’une planète désertique où il rencontrera un personnage principal paumé qui rêve autant d’aventure que de retrouver ses parents, avant de s’enfuir à bord du célèbre Faucon Millenium pour qu’à la fin un escadron de X-Wings en nombre réduit aille détruire une gigantesque arme de destruction aux mains des grands méchants qui comptent parmi eux une figure masquée toute de noire vêtue et possédant des pouvoirs surnaturels qui va également tuer le mentor du héros.


Difficile de faire plus voyant et moins original, cependant, le réalisateur de talent qu’est Abrams semble posséder suffisamment de recul pour apporter une profondeur plus appuyée dans le caractère des personnages principaux afin de ne pas tomber dans le bête remake ou « requel » (mélange de reboot et sequel). On sent la volonté de créer son propre Star Wars ou plutôt comment J.J Abrams ferait son propre La Guerre des Etoiles original en 2015, comme s’il accomplissait un rêve de gosse. Pour autant il ne perd pas de vue la difficulté d’une telle entreprise et le montre de manière habile à travers l’image. Abrams s’identifie et insuffle un peu de lui à chacun de ses nouveaux personnages, tout comme George Lucas se créait lui-même un parallèle personnel envers le polémique Jar Jar Binks, personnage maladroit qui enchaîne les gaffes mais qui rappelle en fin de trilogie que c’est lui qui déclenche l’avènement de l’Empire tout comme Lucas tient à ramener à son public que malgré ses maladresses pendant les préquelles, il reste et restera celui qui a créé l’empire Star Wars. Abrams, quant à lui, se repositionne avec une certaine humilité face à tout cet héritage titanesque et ce véritable empire bâti par l’univers de George Lucas, facile donc de voir en différents plans du film qui présentent les personnages principaux en taille miniature face au gigantisme des décors en ruines de l’Empire galactique (un Star Destroyer écrasé, un AT-AT détruit), comme étant la représentation de ce que J.J est lui-même face à la création totale de Lucas : petit face à un héritage gigantesque auprès duquel il va devoir accomplir des prodiges pour y laisser sa marque.


Pour ce Réveil de la Force, J.J Abrams doit donc jouer avec ses nombreuses références à Un Nouvel Espoir et l’Empire contre-attaque et tente de le faire au travers d’une modernisation du propos et d’une relecture bien plus dramatique autant dans sa mise en scène que dans son écriture. Si l’implication émotionnelle lors de la destruction d’Alderaan par l’Etoile de la Mort était inexistante, difficile d’en dire de même pour la destruction de Coruscant et du système de la Nouvelle République par la base Starkiller. Le film montre, enfin, de l’intérieur comment est vécu le cataclysme grâce à quelques plans malins sur les populations en panique sous le feu ennemi dont le massacre est purement gratuit. De même lors de la scène d’introduction du film où les troupes du Premier Ordre abattent froidement toute la population d’un village, l’impact émotionnel est vif et direct, permettant de saisir avec une action viscérale la position effroyable et maléfique de cet Empire 2.0. Les antagonistes sont enfin mis à l’image comme une menace réelle avec des actions cruelles. C’est là que cet Episode VII marque son originalité et sa saveur : le travail sur les personnages et leur univers.


La forte présence de créatures animatroniques saupoudrées de quelques retouches numériques donnent un cachet certain au film, plus que grotesque cette farandole d’êtres hauts en couleurs qui respirent bon la science-fiction des années 80 apporte un véritable souffle onirique à ce Star Wars. Parfois détonnant avec le décor et toujours pertinent, J.J Abrams se paie quelques évasions artistiques bien senties, évidemment dans le plus digne héritage de George Lucas et au-delà même frôle la grandeur onirique d’Hayao Miyazaki (Chateau dans le ciel inside).


Voyons plutôt toutes ces références, parfois exacerbées, comme étant le retour en terrain familier avant de nous proposer une véritable émancipation et un lot de nouveautés plus conséquent pour les suites. Se calquant ainsi sur le modèle de la Prélogie qui partait de quelque chose de totalement nouveau avant d’évoluer vers un ton plus familier à celui de la trilogie fondatrice, dans un souci d’être raccord, cette Postlogie prend d’abord ses marques dans ce que l’on connaît avant de s’envoler pour de bon.


On peut toujours reprocher à Abrams de faire du réchauffé au niveau des décors (planète désertique, planète à verdure et marécages, planète des glaces…) on ne peut en revanche lui tenir rigueur de sa volonté de proposer un upgrade sous le ton du drame de Star Wars. C’est ainsi que se construit le méchant, Kylo Ren, interprété par Adam Driver, qui se révélera bien vite n’être que de la poudre aux yeux. Là où Dark Vador nous était vendu en méchant cruel et implacable, Kylo Ren s’inscrit dans une démarche plus torturée et complexe dont la personnalité, sous le masque, révèle un post-adolescent braillard et arrogant qui se prend pour plus qu’il ne l’est. Kylo Ren possède un traitement qui le fait apparaître tour à tour comme redoutable puis pitoyable et si on a du mal à prendre au sérieux ce petit con qui pique des crises dès qu’il a une contrariété ou qu’il se confronte à plus fort que lui, il en devient attachant dans son pathétisme. Plus dans la veine du personnage d’Anakin Skywalker tel que présenté dans L’Attaque des Clones, Kylo Ren est dépeint tel un sale gosse sans repères qui veut tout et tout de suite, allégorie de l’enfant-roi de ce début de siècle, véritable cauchemar des familles face à ces enfants intolérants à la frustration. C’est pourtant là, dernière ce personnage plutôt guignolesque et fantoche que J.J Abrams réussit un tour de force inédit en proposant un méchant qui n’est pas figé et qui est amené à évoluer. Tel qu’il est décrit par Kurosawa, le méchant, contrairement au héros, reste figé tandis que le héros, lui évolue. Kylo Ren, en parallèle de Rey (Daisy Ridley) va également évoluer sur les trois films grâce à un parcours initiatique sur lequel sont mis le héros et sa nemesis avant d’atteindre leur pleine maturité que l’on imagine prévue pour la conclusion de cette trilogie dans l’Episode IX. Un traitement aussi audacieux qu’inédit dans une saga cinématographique, inédit chez Star Wars et surtout couillu pour un blockbuster actuel.


Jaloux, faible, apeuré et pathétique, voilà qui est en réalité Kylo Ren. Est-ce un défaut ? Non, clairement. Est-ce intéressant ? Oui, totalement. Présenter un être cruel sous un angle où il peut s’attirer la sympathie du public part son côté enfantin représente un enjeu de taille et lui donne un aspect dérangeant. Si Kylo Ren est présenté comme ce sale gosse tête à claques qui mérite une bonne punition, difficile de ne pas lui accorder un facteur empathie voire même sympathie lorsqu’on le voit se prendre pour Dark Vador sous son masque, déployer son sabre-laser très approximatif et instable qu’il a visiblement construit lui-même pour faire le grand ou le voir se décomposer et se laisser submerger par la peur quand il affronte un adversaire plus fort que lui : Rey lors du duel final où elle se laisse guider par la Force et fait face avec assurance et un talent inné, renvoyant à Kylo son statut de perdant constant qui foire tout ce qu’il entreprend jusqu’à son propre basculement vers le côté obscur de la Force dans lequel il y voyait suprématie et facilité… avant se faire mettre à mal par une débutante.


Par ailleurs, on pourrait pinailler sur le retournement de situation final lors du duel qui oppose Rey à Kylo Ren vers la fin du film… Pourtant tout prend sens et le film est assez intelligent pour mettre en avant les éléments clés qui permettent d’en saisir tout le sens : Kylo Ren blessé au ventre, saigne (fortement), diminué après avoir mis une raclée à Finn fait face à Rey, également habituée à se servir d’une arme de mêlée (son bâton) qui lui confère une maîtrise, certes approximative, de l’arme des Jedi pour tenir tête à son adversaire, en plus de s’abandonner complètement à la Force.


Aussi loser soit-il, Kylo Ren représente une figure attachante tant il est humanisé et mis en scène comme un adolescent en crise que ses parents ont laissé prendre le large, le temps qu’il se calme. Pourtant, le travail sur le personnage l’amène au parricide, prouvant que tout comme dans l’initiation du héros où le mentor meurt obligatoirement, le méchant évolue en commettant le meurtre de son propre père, Han Solo, afin de s’émanciper et d’être pris au sérieux pour la première fois de son existence, lui accordant un crédit redoutable ainsi qu’une séquence émotion poignante où la dualité de ce qu’il est et ce qu’il aimerait être , de ce qu’il doit faire et veut faire, prend tout son sens grâce à une magnifique mise en scène où la lumière est avalée par l’obscurité autant à l’écran que dans le cœur du personnage, tout en ambiguïté sur ses intentions réelles.


Le film a également le bon sens de montrer la Force et ses propriétés miraculeuses sous une autre forme, autant comme un flux d’énergie, cette dernière agit désormais comme un guide. On pourrait croire à tort que Rey est choisi par le sabre-laser des Skywalker comme la baguette magique choisirait son Harry Potter… pourtant l’image traduit bien qu’il s’agit de la volonté du pouvoir de la Force. C’est la Force qui appelle Rey, qui lui ouvre la porte de la salle où est gardé le sabre-laser des Skywalker, c’est la Force qui lui montre des visions mêlées du passé, du présent et de l’avenir… C’est également la Force qui protège Rey des pouvoirs obscurs de Kylo Ren et qui la guide lors de son combat final lorsqu’elle s’abandonne complètement à ce pouvoir.


Un schéma pourtant déjà-vu qui semble s’attirer les foudres de bon nombre de spectateurs. Pourtant comme respectivement en 1977 et 1997, c’est la Force qui guide Luke et Anakin à accomplir des prodiges. C’est la Force qui amène Luke à détruire miraculeusement l’Etoile de la Mort, c’est la Force qui permet à Anakin de gagner sa course de modules et de détruire le vaisseau-mère de la Fédération du Commerce… Tout comme la Force mène Rey à triompher de son adversaire maléfique.


Alors que le film est sorti, de nouvelles informations font la lumière sur certains événements qui se déroulent au sein de l’intrigue. On apprend que le fantôme d’Anakin Skywalker était initialement prévu pour apparaître à la fois auprès de Rey mais également auprès de Kylo Ren. Anakin devait être représenté sous sa forme lumineuse et sa forme obscure, Dark Vador faisant ainsi du personnage à nouveau le pilier central de la trilogie. C’est ainsi que Rey serait guidée, après avoir touché la relique d’Anakin qu’est son sabre-laser, par lui-même à différents stades cruciaux du film, comme lors de son duel face à Kylo Ren. Kylo, de son côté, serait guidé par la présence obscur d’Ani Skywalker : Dark Vador. Les deux facettes de la même personnalité seraient donc en interaction continue à la fois auprès de l’héroïne et de sa nemesis. Anakin apparaît donc, non pas comme étant repenti mais bien comme un être déchiré, même après sa mort, entre l’obscurité et la lumière, deux composantes qui font de lui qui il a été. On peut donc en conclure qu’il nourrit par ce biais le fanatisme exacerbé et malsain que lui porte Kylo Ren, son petit-fils après avoir recueilli une autre relique du personnage : le casque de Vador.


C’est donc avec grande hâte que j’attends cette idée exploitée pour l’Episode VIII, d’autant que beaucoup de rumeurs insistantes mentionnent que l’acteur Hayden Christensen a été approché par les équipes de tournage afin d’être retapé et mis en forme pour la reprise de son rôle, prochainement.


Le Réveil de la Force collectionne les bonnes idées, les exploite habilement et tente de faire oublier la panne d’inspiration concernant le cheminement de l’histoire. J.J Abrams y arrive grâce à un travail d’écriture sur les personnages vraiment excellent leur accordant une profondeur inédite dans la saga et une réalisation qui fait cohabiter effets spéciaux traditionnels et numériques (avec quelques ratages, on pense au Leader Suprême Snoke dont le chara-design malgré son côté « ange déchu » reste dans les standards classiques du méchant depuis 15 ans) lors de scènes d’action lisibles et épiques. Jamais le Faucon Millenium n’a été aussi beau et aussi bien mis en valeur, jamais les combats au sabre-laser n’ont semblé aussi violents renouant avec une certaine simplicité au profit d’une violence palpable où les personnages n’hésitent pas à se mutiler sévèrement.


Alors qu’Abrams aurait gagné à situer précisément le contexte de l’histoire et à un peu plus poser sa caméra, il s’embarrasse de quelques lourdeurs inutiles qui frisent le too much, notamment dans la séquence à mi-chemin entre le cartoon et l’horreur dans le vaisseau d’Han Solo lors d’une poursuite avec des monstres géants très dispensables, allant même jusqu’à desservir l’intérêt du film comme pour le plan final, raté, où la caméra en drone en fait des tonnes et casse l’intensité des retrouvailles avec Luke Skywalker, très bien icônisé pour le coup. Grand dommage également pour la B.O du grand John Williams quasiment transparente et jamais marquante alors que chaque épisode de la saga proposait son lot de thèmes forts et reconnaissables, première grande déception à ce niveau pour la saga.


Véritable film sur la passation de pouvoir, Le Réveil de la Force peut compter sur son casting fort en gueules qui amène l’ancienne génération de héros à côtoyer la nouvelle sous une direction d’acteurs parfaite et dont les interactions sont servies par des dialogues bien écrits dont quelques punchlines ne tarderont pas à se retrouver sur les lèvres de chacun.


Doté de la même naïveté que le film fondateur de 1977, Le Réveil de la Force impose ses idées à la manière du premier gros succès de George Lucas dans le paysage Hollywoodien. Désormais film de commande, contrairement à la démarche d’auteur du créateur de la saga, Star Wars 7 transpire la même innocence que ses aînés en voulant mettre en avant un film qui parle d’espoir au milieu de tous les blockbusters sombres de la période post-11 septembre au cinéma américain, tout comme le faisait le Star Wars originel avec la vague du Nouvel Hollywood en son temps.


Plus qu’un vulgaire remake, cet Episode VII devrait être perçu pour ce qu’il est et souhaite être : un bon film, un bon Star Wars et surtout, sans être la claque ultime, il en reste néanmoins un long-métrage aussi bien et prenant que le fut le tout premier film fondateur de la saga. Ce nouvel épisode apporte son lot de nouveautés non-négligeables à l’univers très manichéen imaginé par George Lucas, notamment de l’ambiguïté au niveau de la psyché des personnages et de certaines situations. Grande nouveauté pour la saga cinématographique intergalactique la plus populaire de tous les temps qui nous avait habitué à voir ou tout blanc ou tout noir, J.J Abrams apporte avec habileté et intelligence la nuance grise au sein du développement de ses nouveaux et attachants personnages. Les choses ne sont pas forcément celles qu’elles paraissent au premier abord… Plus de réponses à venir sur les deux suites.


Pour conclure, oui Star Wars: Le Réveil de la Force est généreux et vous donnera ce que vous voulez voir : du Star Wars. Parfois best-of des six épisodes précédents (particulièrement de la trilogie originale), J.J Abrams ressort les vieux classiques et les adapte à son époque grâce à une mise en scène moderne, une écriture qui met le ton sur le drame, l’implication émotionnelle et la psyché des personnages faisant de Star Wars – Le Réveil de la Force assurément un film reconnaissable d’Abrams mais qui ne renie à aucun moment un grand héritage cinématographique, celui de George Lucas et parfois même l’onirisme et la contemplation d’Hayao Miyazaki grâce à ses décors et ses créatures détonantes. Le film souffre de quelques défauts, foncièrement pas gênants lors du visionnage du film mais qui apparaissent en arrière-goût une fois le générique de fin défilé. Imparfait, comme les six précédents, Le Réveil de la Force vient tutoyer ce que la saga a fait de mieux et parvient à se hisser parmi les trois meilleurs films de La Guerre des Etoiles. Star Wars nous avait manqué, c’est d’ailleurs pour ça qu’il est parti : pour nous manquer encore plus mais il est revenu plus fort et la Force s’est bel et bien réveillée sous le feu de J.J Abrams. On lui pardonne ses petites maladresses grâce à ses qualités plus nombreuses. J’ai personnellement eu ce que je voulais avoir depuis 10 ans : voir un grand film, voir un grand Star Wars et retrouver cet univers familier que j’aime tant, quitte à passer par certaines redites pour bien nous positionner en terrain connu. On est bien parti pour avoir la meilleure trilogie des trois.

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le 25 déc. 2015

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