Avant de voir JR et de réaliser que le film remontait à Mathusalem, je râlais qu'on avait déjà vu ce genre d'histoire 100 fois : un jeune type aux dents longues veut percer dans la musique et perd quelques illusions sur la voie du succès. Cousu de fils blancs. Sauf que ce particulier-là a poussé le bouchon encore plus loin que Freddy Mercury, en s'achetant finalement un château en Espagne, bonjour le cliché, puis en sombrant dans une dépression sans fond quand il ne lui est plus rien resté à convoité. Seul comme la lune, comme diraient justement les espagnols, il réalise l'environnement factice dans lequel il a absolument tenu à s'immerger, et que ce qu'il prenait pour de l'amitié n'est en fait que de la duplicité. D'une banalité à pleurer, mais il faut bien se résoudre à continuer à raconter encore et encore les mêmes histoires tant que les jeunes voudront devenir footballeur ou influenceuse... Après, on sait bien que ça ne sert à rien de prévenir les gens et que seule l'expérience compte. Donc on peut se laisser éventuellement tenter par ce petit film qui commence comme un sketch mal joué dans les bars obscurs anglais et finit comme un clip des Pink Floyd tourné par Terry Gillian avec Buñuel comme premier assistant. Il faut vraiment attendre la toute fin pour que la moralité emporte l'adhésion, même si elle était téléphonée depuis la première minute. Mais bon, c'est honnête, ça fait ce que ça a à faire, et les acteurs se débrouillent pour consolider une vraisemblance pas toujours au rendez-vous dans les premières scènes.