Apocalypse Slow

Starfish est le premier film plutôt ambitieux de A.T White, une véritable bête de festival qui arrive pourtant chez nous par la petite porte d'une plateforme de streaming à savoir Shadowz. Starfish est un film qui possède incontestablement un style particulier, une empreinte, une forme de douce mélancolie mais c'est aussi un film pour lequel je n'ai jamais réussi à accrocher au point de passer totalement à travers jusqu'à une forme d'agacement.

Starfish raconte l'histoire de Aubrey une jeune fille qui après avoir assistée à l'enterrement de sa meilleure amie décide d'aller squatter son appartement en quête de souvenirs et d'une présence réconfortante. La fin du monde arrive alors et Aubrey se rend compte que son amie pourrait bien détenir une solution à travers différents enregistrements cachés à travers la ville.

Starfish fait parti de ses petits films indépendants qui se complaisent à outrance dans la douceur ouaté d'une mélancolie bercée de pop indies. Pas forcément désagréable dans un premier temps surtout que la comédienne Virginia Gardner est excellente , on se laisse porter en attendant que le film décolle, mais lorsque les éléments de science fiction interviennent le film se perd complétement dans un faux rythme soporifique, des expérimentations vaseuses, une histoire bancale et des digressions assommantes. Alors oui j'ai compris, Starfish est un film sur le deuil, la culpabilité, la mélancolie dans lequel les éléments de cinéma de genre doivent être sans doute interprétés de manière symbolique et métaphorique, mais mon dieu qu'est ce que c'est pompeux , qu'est ce que ça se regarde le nombril, qu'est que c'est chiant ! Alors bien sûr c'est toujours difficile de juger un film lorsque l'on passe à ce point à côté, lorsque jamais l'émotion ne parvient à nous titiller , mais j'ai tout de même cette désagréable sensation que A.T White se la pète un peu en filmant volontairement mou et en multipliant l'aspect obscur et torturé d'un récit qui n'a sans doute finalement pas grand chose à raconter. Pour faire stylé l'héroïne se balade avec une peau de loup et c'est classe , pour faire stylé on a une scène en animation et ça fait des belles images, pour faire genre on a une scène ou l'héroïne se retrouve sur le tournage du film dans lequel elle en train de jouer et ça fait David Lynch .... Mais au bout du compte tu nous raconte quoi dans ton film ???

Starfish est un film durant lequel je me suis profondément et passablement emmerdé. Même si A.T. White a visiblement du talent pour créer des univers étranges et que Virginia Gardner porte le film sur ses épaules , la prochaine fois ce serait bien de penser à nous raconter une histoire.