Pour son premier film, Robert Morgan fait une proposition horrifique plutôt fascinante, sur la symbolique de l'art, et l'obsession de la création de la part de l'artiste. C'est quelque peu une mise en abyme puisque le récit porte sur la réalisation d'un film en stop-motion. À l'hospitalisation de sa mère, dont la présence était étouffante, Aisling Franciosi est hantée par son projet laissé en suspens, et s'astreint à le finaliser. S'enfermant dans la pièce de tournage, elle perd alors le fil de la réalité, ayant quelques absences où les segments filmés sont de plus en plus malsains. Elle ressent une présence menaçante qui se traduit par des séquences surréalistes où les marionnettes prennent vie. Et comme elles sont constituées de charogne, l’aspect répugnant rappelle souvent Mad God pour l’ambiance induite très réussie. Des hallucinations morbides lui font perdre sa santé mentale et la font se mutiler. Le traitement du scénario reste classique, et le film prévaut surtout pour son développement esthétique qui fonctionne. Un long-métrage entièrement réalisé à l’image du projet stop-motion aurait pu être absolument terrifiant.