Les fans de John Hughes connaissent tous son Weird Science, ou Créature de Rêve, une bobine où deux glands créaient une cyber-génie à l’aide de leur PC. Les années 90 connurent une adaptation télévisée, Code Lisa, et si vous l’avez vue vous vous rappelez certainement Michael Manasseri, qui y jouait Wyatt Donnelly, le geek brun frisé. Vingt ans plus tard le gars n’a pas pris une ride et s’est placé aux commandes de ce Sucker. Déjà ça fait plaisir de revoir l’acteur, mais en plus le métrage est une sorte de retour aux classiques du genre, avec son héros improbable et sa direction artistique proche du néo-noir. Chose qui frappe vite, le budget, bien que ne dépassant pas les 1,5 millions de dollars ne laisse apparaitre que peu d’indigence, alors que c’est à peu près autant qu’une production de chez The Asylum. Les prothèses et effets spéciaux sont assurés par le studio de Robert Kurtzman (Predator, Army of Darkness, Une Nuit en Enfer…), ce qui tout de suite rassure beaucoup, et pour cause, c’est très réussi ! Le héros est laid et répugnant et l’ensemble des effets gores atteignent leur but, et voir Lloyd Kaufman faire une apparition en tant que victime vient en ajouter à ce petit bonheur visuel. En revanche Sucker n’atteint pas la perfection en ce qui concerne le développement. On passe aisément le synopsis qui n’a rien d’original car c’était voulu, mais tout cela manque un peu de pêche et de folie. C’est amusant, divertissant, mais il manque cette audace que tous n’ont pas pour faire du film une véritable référence en la matière. La faute à des dialogues trop présents, pas assez drôles, et venant meubler le tout pour éviter à avoir trop de scènes d’action, et donc coûteuses (d’ailleurs le métrage est assez court, pas plus de 75 minutes).
Sucker est un projet qui attire toute la sympathie, mais malgré toute cette sympathie on ne peut lui excuser son manque de rythme. Heureusement le professionnalisme est là, les idées sont bonnes, les effets-spéciaux au poil, certains passages sont hilarants, bref on en garde un bon souvenir, mais pas impérissable.
