Tout ce que je méprise dans cette petite crotte intersidérale se résume en une conversation qui hélas n'a jamais lieu dans le film :
- Dites voir, vilain Nelec... Pourquoi l'Alien était dans un convoi ferroviaire, pour commencer ?

- Chais pas.

- J'veux dire... Vous l'aviez installé dans un bâtiment militaire imperméable pendant vingt-et-un ans ( vous aviez vingt balais à l'époque ) et d'un coup vous le fourguez dans un misérable train, ainsi que tous les composants de son vaisseau spatial, pour un trajet de trois mille bornes, mais merde de merde c'était pour faire quoi ?
- J'y ai pas réfléchi... Rhôo et puis ça n'a aucune importance : il s'est barré, le sagouin !


Voilà... Le point de départ même du film n'est qu'une excuse sans fondement pour faire chier le monde avec une série d'hommages si appuyés qu'ils rendent le film exempt de toute originalité.


Le courant qui saute aléatoirement, les disparitions terrifiantes, les relations parents-enfants endommagées, tous les artifices que brode JJ Abrams sur son canevas bidon sont tellement archi-vu-et-revus que le film finit effectivement par ressembler à un téléfilm cheap du dimanche après-midi plutôt qu'à une authentique production Amblin.



Mais surtout, la simili-intrigue se construit au gré des " on n'a qu'à dire que... " dont on était friand quand on avait cinq ans.

On a qu'à dire que l'alien était dans un train. On n'a qu'à dire qu'il y a un objet mystérieux. On n'a qu'a dire que le conducteur du véhicule qui a explosé à l'impact du train est vivant ! On n'a qu'à dire que les militaires font des empreintes des traces de la voiture, mais qu'ils la cherchent pas vraiment... CINQ ANS !



Aveu de faiblesse : j'ai lu dans IMDb que Judd Apatow avait trouvé le film AWESOME !

Humiliation suprême : le film que réalisent les cinéastes en herbe au cours du film a une structure narrative plus solide !
Conséquence directe : les scènes qui devraient être poignantes sont complètement risibles, la palme revenant aux deux papas qui font la paix dans la voiture, à la fin !


Et puis c'est quoi cette mode cette année, de trouver super-cool d'être manipulé par un télépathe ? Après le néo-fascisme de X-Men First Class, voilà t'y pas qu'un alien flippant qui pend ses victimes par les pieds pendant plusieurs jours sans manger et sans boire devient une pauvre petite victime de la bureaucratie militaire ! Genre : " Oh il m'a tout dit par transmission de pensée, maintenant on est super-potes ! " Bah évidemment, s'il est malin, il va pas te dire : " Je vais revenir avec une armée de mes semblables et vous allez morfler, tas de cons ! "



Seule une poignée des jeunes acteurs s'en sort : le héros, la Fanning et le blondinet qui veut tout péter... Personnellement j'ai eu envie de voyager dans le temps pour NOYER à la naissance l'espèce d'Eric Cartman qui sert de réalisateur.
Ah oui et aussi de me couler du béton dans les conduits auditifs afin de ne plus jamais entendre une seule mesure composée par Michael Giacchino. Sa partoche est horrible, du pur Mickey-Mousing envahissant et primitif.



Cette fois, JJ c'est fini.

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le 1 oct. 2011

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Mike Öpuvty

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