“Santo contre l'Invasion des Martiens” est la 15e aventure de Santo et, petit détail qui peut avoir son importance, c'est à prioris l'avant dernière qui fût tournée en noir et blanc. C'est également l'un des rares films de Santo qui fût distribué en France (rebaptisé pour l'occasion Superman), il existe donc un doublage VF mais qui semble aujourd'hui introuvable (je l'ai vu en VOST, chose déjà bien rare). Vous l'aurez deviné, il s'agit ici d'une aventure de science-fiction (les films de Santo alternent les genres, pour le meilleur et pour le pire).

La Terre se retrouve donc sous la menace d'une petite bande de Martiens qui lancent un ultimatum à la planète (via la télévision) si tous les pays ne se dénucléarisent pas très rapidement. En effet, une guerre atomique aurait des conséquences néfastes pour toute la galaxie. Les extra-terrestres, à cause de leur costumes ridicules (des athlètes grecs à perruques blondes et petites capes dorées, il faut le voir pour le croire), ne sont pas pris au sérieux (ils avaient pourtant bien précisé qu'ils n'étaient pas des acteurs de films d'horreur). Ils décident donc, tels des terroristes avant l'heure, d'attaquer le Mexique pour effrayer la population mondiale, et exprimer clairement le fait qu'il ne faille pas trop déconner avec eux. Ce choix s'explique par deux raisons : 1. le Mexique est contre l'arme atomique donc c'est symbolique (on remarquera que les Martiens sont bien au fait de la géo-politique Terrienne) & 2. les Martiens parlent espagnol (la première réplique du film est sur ce point). Une voix-off ne manquera pas de faire remarquer l'incohérence de cette stratégie : délivrer un message pacifiste par la violence !
Donc bien sûr ils vont se frotter à notre ami Santo, toujours prêt à entraîner quelques gamins en plein air, qui va les empêcher de se servir de leur super 3e œil–rayon de la mort (qui fait disparaître les gens, au propre comme au figuré). Il faut préciser que Santo n'est pas encore le super-héros milliardaire, bien sapé et accompagné de son éternel sidekick qu'il deviendra dans la suite de ces aventures. Ici c'est encore un catcheur à 100%, ce que ne manquent pas de nous rappeler sans cesse ses pectoraux apparents et sa cape pailletée (il faut le voir lire un livre dans cet accoutrement !) Il veut juste se mettre sur la gueule et sauver les gens, la partie réfléxion et inventions loufoques étant laissée à un personnage secondaire de scientifique. Sans compagne ni enfant à charge, il n'a aucune attache, ce qui lui donne un caractère plus sombre et moins prudent.

Les Martiens, qui sont le principal intérêt de ce métrage, sont vraiment ultra kitschs et pas très fûtés. Ils décident de capturer tout un tas de personnes pour les ramener chez eux et, bien entendu, leur attention se porte vite vers un spécimen rare : El Santo !
Très logiquement, ils passent dans un sas de transformation pour avoir un look humain (en fait ils enlèvent juste leur perruque) et se renomment avec des noms mythologiques grecs qui correspondent à leur tâche (parce que c'était pas encore assez cliché). Après ça, ils se gavent de pillules qui leur font tolérer l'atmosphère Terrienne et se téléportent (grâce à leur ceinture) pour se faire péter la gueule par le Masque d'Argent avant de se retéléporter au vaisseau dès qu'ils sont en difficulté. Santo, bon joueur, se fait avoir à chaque fois, toujours avec la même stupeur.

Détail amusant, il semblerait qu'il y ait également plusieurs continents sur Mars puisqu'on trouve dans l'équipe des membres caucasiens, latins et même un asiatique ! À noter que les ingénieurs Martiens, qui possèdent quand même 500 ans d'avance technologique sur nous, on eu la bonne idée de foutre une énorme commande d'autodestruction en plein milieu du vaisseau (un couvercle de cocotte-minute relativement spacieux au demeurant). On ne sait jamais, ça peut toujours servir !

On a bien entendu droit à la traditionnelle scène de catch en public, mais qui dure ici longtemps… très, très, longtemps car Santo est vraiment en difficulté contre la montagne de muscles martienne, qui lui retirera même son masque (mais Santo vous réserve une surprise). En prime on a un deuxième combat sur le ring un peu plus tard, ce qui commence à faire beaucoup de catch académique (sans parler des autres affrontements) pour un seul film d'1h32 ! Et la mise en scène est très pauvre, en gros c'est du plan d'ensemble en plongée, pas du tout au cœur de l'action.

Sinon, des cascades ridicules, des performances d'acteurs qui varient (Santo plutôt convaincant, les Martiennes monolithiques ou leur chef bien cabotin), des effets spéciaux du pauvre… Vous l'aurez compris, ce n'est pas le meilleur film de la saga Santo, ni le pire d'ailleurs (je l'ai préféré au “Trésor de Dracula”), mais il a un bon potentiel nanar (les Martiens !) et ne ment pas sur la marchandise : vous savez ce que vous allez voir et vous allez bouffer de la lucha libre !

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le 11 nov. 2013

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Quentin-S

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