Le cauchemar n'est pas terminé pour Superman. L'échec de Superman III aura au moins eu un bon côté, révéler une bonne fois pour toute aux producteurs qu'ils faut en finir.
Les Salkind ont donc la bonne idée de se débarrasser de la licence salit mais pas sans grapiller quelques billets vert au passage. Ils revendent donc les droits à la Cannon Group, peu connue, productrice de séries B et surtout constituée de pigeons incapables de se rendre compte de se faire refiler une patate chaude.


Inutile de préciser donc que tout est revu à la baisse. Si même les précédents Superman avaient des ambitions faramineuses, qu'est-ce que ça doit être avec un budget misérable ? (même pas la moitié du troisième volet).
La réponse est évidente, hormis les plus connus tels que les acteurs (dont Christopher Reeve qui assumera aussi la charge de scénariste), personne ne souhaite participer à cette nouvelle tentative de traîner l'image du super-héros dans la boue, pas même Richard Donner a qui l'on donne enfin l'occasion de faire le Superman qu'il souhaitait ni le pantin Richard Lester.
Et bien entendu les effets spéciaux vont en prendre un coup.


Résumer Superman IV est très simple. En fait c'est con dit comme ça mais il n'y a tellement rien qu'il n'y a rien à dire.


Une fois de plus de bonnes idées scénaristiques sont inexploitées. Encore plus dommage qu'il s'agisse du premier film de super-héros à traiter d'enjeux géopolitiques (vous m'avez bien entendu), notamment la course aux armements. Le cadre est parfait pour poser les questionnements sur Superman en tant que super-arme vivante.
Mais ça ne s'arrête pas là. Le film essaye même de traiter les thématiques de la presse sensationnaliste exploiteur et malgré elle préservatrices des tensions dans sa course à l'audience à travers l'intrigue ô combien inutile du rachat du Daily Planet.


Les gosses s’ennuieraient si il n'y avait que du blabla. Ramenons donc Lex Luthor pour jouer les méchants de service, et tant qu'à faire on va lui donner un comic-relief en la personne de son neveu pour plaire aux "jeunes" (c'est à dire la vision clichée qu'on a des jeunes de banlieue).
Je blague mais Gene Hackman est littéralement le seul acteur à en avoir quelque chose à foutre de ce qu'il fait et qui apporte le iota de jubilation pour réveiller le film de sa léthargie.
Mais attendez, on est simplement dans le navet, on entre réellement dans le domaine du nanar dès qu'intervient Nuclear Man, véritable Némésis de l'Homme d'Acier.


Tout ces ingrédients réunis ne peuvent apporter qu'un bon film non ? Non.
Le film se divise en plusieurs sous-intrigues: La course aux armements, le rachat du Daily Planet, le combat contre Nuclear Man et la relation entre Superman et Lacy Warfield. Elles ne vont nulle part et surtout, qu'est-ce que c'est chiant !
Chiant à tel point que le visionnage de ce film nous paraît être une éternité tant chaque scène est entrecoupée de bouffonneries gagesques à peine dignes de la saga du Gendarme. Les sous-intrigues n'étant pas non plus aidées par la coupe d'un tiers du film dans le montage. Quoique, on se rend compte au fur et à mesure du visionnage que le résultat est tellement irrécupérable que la durée misérable d'1h20 nous devient salvatrice.


Afin de contrebalancer les thématiques du film, Reeve et les producteurs ont crus bon de simplifier au maximum le scénario et le déroulement des péripéties. Il est vrai que l'univers de la saga a toujours été coloré et facile d'accès (bien que le premier est plus profond qu'il n'en a l'air) mais quand on en vient à avoir une paix mondiale obtenue par un discours de Superman se résumant à "La guerre c'est mal !" comme dénouement, c'est qu'on nous prend vraiment pour des bébés.


Et comme si ça ne suffisait pas. Les effets spéciaux sont les pires de la saga, les scènes d'actions sont irritablement molles, la cohérence a foutue le camp, les personnages sont sous-exploités et bien entendu la mise-en-scène est inexistante.


Le résultat qui s'ensuivit est mérité et logique. Cette vaine tentative de perdurer une licence morte au défibrillateur faible budget réussira non-seulement à être le pire Superman mais en plus réussira l'exploit d'être un bide commercial. Mais le plus important dans tout ça, ce nanar a enterré Superman pendant deux décennies.


Maintenant un nanar célèbre, Superman IV est, tout comme Batman & Robin, le pire film de sa licence respective. Mais on partira au moins avec la satisfaction de savoir que rien ne pourra jamais être pire et la possible rigolade de s'en moquer lors d'une soirée.

Housecoat
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le 29 oct. 2017

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