Cycle Epouvante - Episode 9.1 - Esthéto-sadisme

J'avais des appréhensions avant de m'atteler à ce film pourtant culte. J'avais tort.


Un scenario rocambolesque


Mais c'est un film d'épouvante, alors c'est normal. On est dans une école de danse. Les jeunes filles - dont la virginité semble être un point commun -, non prisonnières de cette école, en semblent pourtant captives. Et puis, dès le début, les morts violentes et spectaculaires se succèdent à un rythme régulier sans que personne n'ait vraiment envie de se barrer. Mais c'est pas grave, on peut miser sur une sorte de dépendance économique, ou sur investissement personnel et financier suffisamment important pour ne pas se décourager pour quelques mort(e)s. Et puis, peu importe, après tout.


Une recherche esthétique via la couleur et les formes


Dans une école que mes maigres connaissances architecturales pourraient situer au niveau de l'art-déco, école europe centrale, les morts se succèdent, certes, mais avec horreur et classe. Tuer certes, mais avec classe : à travers une vitre de plafond (j'ai oublié le terme technique) et finir sur un damier de carreaux colorés, par exemple.

Avoir peur, se mettre en danger, ou chercher à se défendre, mais avec couleur, également : la peur, c'est bleu, le danger de mort, c'est rouge, et ainsi de suite. Ca peut paraître artificiel, mais en réalité, ça passe crème, et ça ajoute une vraie tension au film. Ces changements de couleur qui arrivent à un changement de pièce ou au bout d'un couloir te disent : quelque chose pourrait bien se passer, mais quoi ?

D'autant qu'on met beaucoup de temps à comprendre quel est le mal qui rôde par ici.


Du sadisme à l'état pur


Des vierges (presque) sans défense, sans expérience, des morts violentes, sophistiquées ; attachez-vous à la façon dont le réalisateur va suivre une des victimes jusqu'à sa mort : une avancée lente dans les couloirs, franchissant des obstacles de plus en plus durs, dont certains ne peuvent que surgir d'un cerveau malade, avec ces couleurs stressantes, la peur sur son visage qui va croissante, l'inexorabilité de la mort.

Le réalisateur se veut démiurge, il l'est.


A voir, dans le genre.



John-Peltier
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le 16 juin 2023

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