Suzanne Simonin, la Religieuse de Denis Diderot par Gracefolly

Puisqu'il ne se veut pas l'adaptation exacte du livre de Diderot, ce film joue davantage sur la binarité des institutions religieuses, entre intégrisme et joie de vivre. Outre la critique de la religion - qui déboucha sur la censure du film - et la dénonciation de procédés coercitifs archaïques, on perçoit une vertu qui n'est plus de nos jours, car même si Suzanne Simonin ne sent aucune vocation la pousser sur les sentiers de Dieu, elle est plus pure que ses soeurs, toujours plus généreuse, plus douce, plus sincère et plus innocente. Il y a de quoi se demander si les pires créatures de la Terre ne vont pas s'enfermer dans les couvents pour se laver d'une nature bien loin d'être pure.

Anna Karina est sublime, même en haillons, et le retour à un langage du XVIIIème adoucit les oreilles.. A rapprocher davantage d'une pièce de théâtre tragique (costumes, sentiments extrêmes et démesure) que d'un film contemporain (bruitages et musique absolument ridicules et inutiles). Enfin, c'était la fin des années 60. On leur pardonne.
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le 21 janv. 2012

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