T2



Après avoir passé deux jours à Panam et ce pour la première fois de ma vie, sans rien voir durant ce séjour, il était temps que je rentre dans mon chez moi et que je reprenne les bonnes habitudes, rien de tel donc que d'aller découvrir (enfin !) la suite du cultissime Trainspotting ?!


Si je ne suis pas pour autant fan absolu du film de 96, malgré qu'il reste très bon, j'attendais impatiemment cette suite, le trailer promettait quelque chose d’énergique et de survolté comme Danny Boyle sait bien le faire. Depuis 20 piges, le britannique est passé par différentes casses, le film d'horreur, de science-fiction et surtout du biopic, toujours en sachant garder sa fougue et son originalité. J'étais donc forcément content de voir qu'il revenait à sa folie première avec la même équipe qu'il y a deux décennies, son dernier film le plus dingue étant Trance. C'quand même un des rares qui peut passer d'un Steve Jobs à un groupe d'amis addict de la seringue.


T2 est depuis 1991 rattaché au célèbre Terminator 2, depuis quelques semaines il n'en est plus rien, Boyle ayant choisi ce titre à l'inverse de celui du bouquin "porno" pour faire chier James Cameron.
Personnellement je ne me souviens pas avoir causé de Terminator en prononçant la lettre T suivie du chiffre 2, m'enfin quelque part et même un peu partout on s'en fout j'imagine...



Choose Life



Un peu plus de 15 ans que Danny Boyle et Ewan McGregor étaient en froid, tout ça pour une connerie de dispute à propos du film La PlageEwan devait avoir le rôle principal. Les deux hommes se sont finalement réconciliés pour nous offrir une suite qui s'éloigne pas mal du roman d'Irvine Welsh, toujours présent pour un caméo d'ailleurs.


Avec T2, Boyle ne se concentre plus sur la drogue, les bad trips, etc, cependant la jeunesse reste, en est même un des points central de l'histoire, comme les choix, le temps, les erreurs, la nostalgie y est très présente, sans pour autant tomber dans une redite sans saveur du premier film. Ainsi Renton, Sick Boy, Spud et Begbie laissent surgir leur véritable personnalité, la réflexion reprend le dessus sur l'addiction, prennent donc place Mark, Simon, Daniel et Francis.
Mark aura vécu 15 années marié et aura disposé d'un très bon taf, mais le retour au bercail est inévitable quand tout s'effondre. Simon, toujours le pif dans la coce, magouille par ci par là, sans trop de conviction. Daniel est resté plus ou moins le même, l'heure d'été étant capable de le foutre profondément dans la merde. Quant à Francis, 20 berges derrière les barreaux, le même comportement jusqu'à retrouver son fils et réfléchir à deux fois avant d'être impulsif.
En bref, malgré le bordel de ces retrouvailles, ce second opus se révèle bien plus profond, plus touchant aussi, une manière de regarder en arrière pour aller de l'avant.


Boyle est une pure machine de compétition, jamais les plans ne seront classiques, posés, calmes, ils seront toujours renversants, mouvants, uniques et inspirés. Il s'entoure d'une partie de l'équipe technique du premier film ainsi que de ses plus récents collaborateurs.
Ce qui frappe sans doute le plus avec la BO toujours aussi brutale et entraînante, c'est bien cette photographie aux couleurs pétantes et vives, ce côté clip, lisse et net qui apporte parfaitement ce sentiment modernisme de notre époque, ce qui il y a 20 piges n'était pas le cas, où la photo du premier était plus sépiatisé, plus granuleuse, plus sale. Un régal pour les yeux en somme que cette photo qui n'hésite pas à forcer les couleurs, notamment le vert et le bleu.
Techniquement c'est donc une nouvelle perle pour le réalisateur, efficace, puissant et jouissif, dont une des scènes fait déjà partie de mes favorites, celle des toilettes (forcément !) où Mark et Francis se retrouvent pour la première fois en 20 ans. Un plan séquence tendu du string où les deux gars se reconnaissent à la voix entre deux chiottes, le pied total !
A voir forcément en VO pour jouir également de cet accent écossais qui mâche les mots avec appétit. Puis rien que retrouver ce casting, c'est top, Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Robert Carlyle (j'adore ce gars, on le voit trop peu !), Kelly Macdonald, James Cosmo et Shirley Henderson.


En bref, ce second volet rempli de clins d’œils est tout aussi bon que le premier, qui sont d'ailleurs assez différents tout en étant identique, l'un est dirty et sans pitié, l'autre est flashy et positif, mais les deux sont nerveux et funs. La scène finale résume parfaitement le film, qui n'était simplement qu'un autre wagon rattaché au train de la vie.

-MC

Écrit par

Critique lue 528 fois

13

D'autres avis sur T2 Trainspotting

T2 Trainspotting
WuTzng
9

Trainsmissing

Putain, déjà 21 ans. 21 ans déjà que les junkies Renton, Spud, Sick Boy et le violent Begbie ont sillonné, Iggy Pop dans les oreilles, une Ecosse industrialisée à outrance par le biais d'un film...

le 1 mars 2017

59 j'aime

6

T2 Trainspotting
Frédéric_Perrinot
9

Porno

Si Danny Boyle est ce qu'il est aujourd'hui c'est en parti grâce à Trainspotting, son deuxième film. Sorti en 1996, celui-ci connu un succès auprès des critiques et des spectateurs au point d'en...

le 7 mars 2017

52 j'aime

T2 Trainspotting
Thibault_du_Verne
7

T2 : TRAINSPOTTING – 13,50/20

1996 – Trainspotting sort sur les écrans et c’est un choc. Une claque qui résonne comme une révolution par son irrévérence, son culot, sa façon d’aborder la violence et la misère sociale...

le 16 févr. 2017

45 j'aime

1

Du même critique

Mad Max - Fury Road
-MC
10

WHAT A LOVELY DAY !

Voilà que le film se fini, les lumières se rallument, ni une ni huit je fonce rejoindre mon Interceptor (ouais enfin ma punto quoi, un peu d'imagination !), je démarre le moteur et v'là qu'il...

Par

le 23 mai 2015

57 j'aime

7

Interstellar
-MC
9

Quand vient l'espoir

Vous connaissez "Interstellar" ? Un petit film peu connu réalisé par Dolan ou Nolan je ne sais plus, non parce que moi je l'ai trouvé très sympa et j'aimerais qu'il soit plus connu. Non sans...

Par

le 17 nov. 2014

57 j'aime

31

Once Upon a Time... in Hollywood
-MC
10

Mélanchollywood

Tarantino a déclaré il y a quelques années, en parlant des films Western et donc forcément de Sergio Leone, que d'après lui, on ne peut se prétendre réalisateur de Western qu'une fois qu'on en a...

Par

le 14 août 2019

53 j'aime

36