Alors qu’un ancien camarade vient de disparaître brutalement, trois amis de toujours décident d’organiser une réunion de classe, sans imaginer une seconde toute la rancœur qu’ils ont laissée derrière eux depuis tant d’années.
Ils s’appellent Hervé, Maxime et Jordy (hé, hé). En 1993, ils étaient les mecs les plus cool du lycée. Mais aussi de sacrés « bâtards » pour celles et ceux qu’ils s’amusaient à brutaliser, insulter, humilier. La vengeance est un plat qui se digère mal, mais le karma a fait son œuvre : chanteur has-been incapable de s’engager, avocat toxique refusant l’échec, et pauvre type contraint d’héberger sous son toit sa femme, son nouveau compagnon et la mère de celui-ci. Entre deux boules de pétanque et un cochonnet, pas de quoi jouer les fiers.
Jérôme Commandeur s’amuse, entouré d’une troupe étoilée : l’incontournable Laurent Lafitte – Babylou pour les intimes – prend le micro avec gourmandise ; François Damiens ironise sur sa calvitie ; et Vanessa Paradis, complètement torchée, s’éclate. Patricia Kaas vient même lui fredonner à l’oreille Il me dit que je suis belle. Dommage que la scène attendue, où toutes deux chanteraient ensemble, ne survienne jamais.
Le film est aussi un hommage aux années 90, avec ses vedettes d’antan et ses références que les moins de trente ans ne peuvent connaître.
Si les saynètes façon sketches dérident, le scénario paraît parfois forcé – cet incendie provoqué n’apporte quasi rien. Ce que l’on retient surtout, c’est la gravité ambiante : divorce, solitude et suicide noircissent le tableau coloré espéré. Regarder vers le passé, c’est aussi se confronter à ce que l’on est devenu et ce qu’on ne sera jamais. Pour le meilleur… et pour le plus douloureux.
(6.5/10)
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