Autofilmographie
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le 21 août 2018
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Tarnation de Jonathan Caouette m'a bouleversée. En même temps, quand je pense à la thématique, et à l'exécution de cet autoportrait sur pellicule, il ne pouvait en être autrement. Ici le réalisateur nous livre des morceaux de sa vie, aussi bien par des petits films, des images, ou du texte. Le tout résulte en un kaléidoscope d'émotion, d'angoisse et de malaise sur écran. Il nous raconte, à la troisième personne, sûrement pour s'éloigner émotionnellement de ce qui lui est arrivé, son autobiographie, les moments forts de sa vie, ses traumatismes, etc... Et l'histoire est affreuse, terrible. Je ne la raconterais pas ici pour ne pas spoiler, mais savoir que cette histoire est réelle rend le tout très peu supportable. Pourtant je ne suis pas facilement choquée au cinéma, mais ici je n'ai pas pu tout supporter.
Le « documentaire » est follement novateur, et dresse le portrait d'une famille dysfonctionnelle, marquée par la mère, malade mentale, qui a subit de nombreux mauvais traitements, aggravant son cas. Ce qui est très intéressant dans l'histoire, c'est de voir les effets de l'hérédité, des traumatismes subits sur le mental de quelqu'un. Jonathan Caouette arrive à créer une atmosphère angoissante, et à conférer à sa propre histoire un aspect presque laboratoire, comme s'il nous montrait les ficelles de sa propre psychologie.
Il y a beaucoup de moments forts dans ce long-métrage, dont un où je n'ai pas pu retenir mes larmes. La fin est déchirante : il explique qu'il ne peut pas se débarrasser de l'influence de sa mère, car il a ses traits, ses cheveux, ses yeux, et même sa préférence sexuelle. Il a peur de devenir « fou » comme elle. Et c'est une thématique qui nous écorche tous : est-on condamné à reproduire ce que l'on a vécu ? Échappe-t-on à la destinée de nos parents ? Bien-sûr on a pas la réponse à ces questions, mais lui combat son fatalisme comme il peut : en créant un film pour se sauver lui-même. Et c'est magnifiquement touchant.
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Créée
le 28 juin 2018
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