Contrairement à ce que l'on peut croire, non Europacorp n'a pas lancé opportunément un cinquième Taxi pour éponger les dettes de l'échec financier cuisant de "Valérian" en 2017. En effet, "Taxi 5" avait été planifié et annoncé dès 2016. Ceci dit, les intentions derrière ne sont pas reluisantes pour autant.
A mi-chemin entre le reboot et la suite, "Taxi 5" nous fait suivre un nouveau duo. Sylvain, flic d'élite muté malgré lui à Marseille, qui va tenter de coincer des braqueurs italiens avec la complicité d'un gros loser, chauffeur Uber local.
Je ne m'attendais pas à du grand art, mais je ne pensais pas que l'on se trouverait dans les bas-fonds de la comédie française. Ce n'est peut-être pas aussi beauf et limité que "Taxi 4" (allez, il y a tout de même quelques cascades), mais en termes de construction, d'humour, et de mise en scène, c'est le néant.
Je n'ai pas ri une seule fois. Entre les tentatives d'humour pipi caca, les blagues sur les nains ou les gros (sérieusement ?) qui tiennent de la cour de maternelle, j'ai été largement plus affligé qu'amusé. Le sens de la comédie de Franck Gastambide, acteur ou réalisateur, frise le zéro. Et son comparse incarné par Malik Bentalha est absolument insupportable. Dans quel univers quelqu'un voudrait d'un équipier comme lui ?
On se demande aussi comment ce dernier peut être en couple à l'écran avec une jeune femme ultra-riche au physique de mannequin... Au passage, celle-ci est incarnée par Sand Van Roy, l'actrice qui portera plainte contre Luc Besson pour agressions sexuelles, une histoire judiciaire qui durera des années... et anéantira la carrière au cinéma de la jeune femme. C'est d'autant plus malaisant de la voir dans ce film produit par Europacorp, la firme de Luc Besson.
Ah et puis il y a le fait de rire des andouilles de la police, à la pitoyable incompétence. Désolé mais ni l'humour anti-flic à deux sous, ni les moqueries envers les idiots ne me font rire...
Question réalisation, c'est sans intérêt. Avec même des séquences en intérieur des voitures péniblement moches, fonds numérique à l'appui. Et une poursuite au milieu du film montée à la truelle.
Le tout servi par un scénario foireux. Déjà, on ne nous montre pas la gaffe commise par notre héros au départ (il a couché avec la femme du préfet), alors que bien monté ça aurait pu être drôle. Les méchants n'existent qu'à l'état de concept. Et des séquences entières ne tiennent pas la route : pourquoi inviter à une soirée des hommes qui ont tenté de faire capoter votre braquage ?
Bref, encore un bel étron dans cette franchise. Le dernier ?