We are the only here : Recit d'une schysophrénie

Véritable plongée dans le New-york des années 70, Taxi Driver s'impose dès les premières minutes comme un film avare de paroles. Petit résumé rapide, pour ceux du fond qui n'ont pas suivi. Travis, Marine vétéran Marine du Vietnam sillonne New-York, la nuit, à bord de son taxi jaune.
Le personnage principal, tourmenté, presque psychopathe, semble tout d'abord
chercher la paix intérieure dans l'écriture. Plusieurs fois au début on le voit écrire une sorte de journal intime, scènes accompagnés par une Voix Off Typiquement Scorecessienne. Mais sa plongée dans la violence, qu'elle soit desiree, contre le sénateur, ou actée, contre Sport, va le faire changer profondément. Sa nécessité a s'exprimer va passer de l'écrit a l'oral. Il résulte de nombreux monologues face au miroir dont le fameux "You Talkin' to me?". Cette violence, accumulée ou non au front, se ressent de plus en plus au fil des minutes. De plus il entretient un rapport étrange à la gente féminine, elle aussi peut être liée à son passé militaire, puisqu'il est surnommé "le tombeur" par ses collègues taxis et que chacun de ses échecs amoureux se soldent par une expression grandissante de la violence. Les seuls moments où le personnage paraît calme, sont la nuit dans son taxi, dans une sorte de caméra subjective floue. Ce sentiment est mis en valeur par l' OST de qualité entre Jazz et Blues qui accompagnent ces instants. Enfin la scène de l'escalier fait atteindre son paroxysme à la violence, dans une mise en Scène que Tarantino n'aurait pas renié.


DeNiro est encore une fois impeccable. Lui qui fût quelques années Taxi à New York, est parfaitement à son aise dans cet univers masculin et nocturne. Il a d'ailleurs improvisé de nombreuses lignes devant le miroir. L'autre élément central de la réussite est Martin Scorcese. Car il faut bien le dire l'histoire est simpliste. Malgré cela Scorcese, comme généralement s'intéresse au parcours d'un homme dans la société. De ce fait les presque 2 heures passent très vite. Il faut toutefois aimé le rythme saccadé entre action et contemplation. Enfin la scène finale et la libération de la jeune prostituée permet une libération de la violence presque soulageante... Au passage, cela est sûrement du a la proximité temporelle entre les deux visionnages, mais cette dernière scène m'a fait beaucoup pensé à celle de Deehpan, ou plutôt l'inverse.

radioman
8
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le 5 janv. 2016

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