Un portrait de Bulgarie peint au Vitriol

Taxi Sofia et film réalisé par Stephan Komandarev. Il a également réalisé d’autre petits films qui n’ont pas été très visible de par leur promotion. En effet son premier film est “The World is Big” (2010) qui a été primé du meilleur long métrage du public lors du festival du film européen dans le pays de Loire en 2010. Le dernier film sur lequel il était cette fois Coproducteur a été un peu plus diffusé et a d’ailleurs pu retirer un prix a Cannes, le Prix Fripesci (Federation Internationale de la Presse Cinématographique). Ce second film était “Dogs” (2016).

Nous retrouvons donc Stephan a la tête d’un nouveau film, une fois encore Bulgare. Mais ce film a le mérite d’être polyculturel car en plus de la nationalité bulgare, film possède la nationalité Macédonienne et Allemande.
On retrouve dans ce film un casting rempli d’inconnus car ce sont des acteurs locaux qui se sont déjà croisés sur d’autre tournages communs ou alors pour qui ce film est leur premier rôle.

C’est à partir de ce moment que le film est officiellement lancé. Nous allons donc au fur et à mesure des déambulations dans la ville de Sofia en Bulgarie que nous allons découvrir des profils de différents chauffeurs de taxi. Certains sont vieux, d’autres jeunes, au destin plus ou moins extraordinaire, mais chacun va nous exposer leur vision de la vie.
Ce film était vendu par la bande d’annonce comme un film qui se veut intense tant par l’émotion que par l’action. J’ai trouvé que l’émotion y était plus représentée, mais ce n’est pas pour me déplaire car il dépeint une réalité économique et sociale qui n’a pas besoin de tant de violence pour être haute en couleur.

La diversité des personnages qui parfois se croisent est très importante pour ce film car elle souligne des horizons différents pour chacun d’entre eux, des manières de penser qui sont parfois même radicalement opposées. De plus, on découvre à travers les taxis, les clients et donc encore une fois de nouveaux idéaux ou des comportements contrastés. Cela additionné à la crédibilité du film, ça marche totalement !

Le réalisateur avait eu l’idée de ce film en étant lui même dans un taxi.
Il discutait avec son chauffeur qui lui racontait qu’il était professeur avant d’être renvoyé et de finir chauffeur de taxi pour tenter de subsister. Cette idée a fleuri au fur et à mesure du temps pour libérer en lui un très bon film. Il s’est donné les moyens de réussir en faisant par exemple plus de 12 000 km en sept mois pour se représenter parfaitement Sofia en voiture et découvrir des endroits inattendus qui pourraient être repris lors de prises.

Il faut également savoir que Stephan Komandarev s’est inspiré d’un fait réel pour faire la scène d’ouverture de “Taxi Sofia”.
De plus les acteurs avaient une difficultés supplémentaire, ils devaient jouer le mieux possible tout en conduisant dans les vraies rues de Sofia et donc se concentrer sur leur texte mais aussi sur la circulation.
De plus certaines scènes ont été tournées pendant les élections bulgares ce qui rendait le contexte tendu.

Pour conclure avec Taxi Sofia, on peut parler d’un film réaliste et dur du fait de son contexte réel.
Les personnages provoquent plus ou moins d’empathie mais le mélange entre tous permet de donner une vision assez positive de l’avenir. Il est a voir pour la philosophie qu’il propose sans pour autant prendre la tête. Loin d’être soporifique, ce film qui dépeint une société au vitriol ravira beaucoup d’amateurs de drame !

William_L, celui qui cherche désespérément un taxi libre...