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Des images de Paris pauvres à bien des égards. Des champs contre champs plats a bien des niveaux, et qui n’introduisent que trop maladroitement le propos du film : un homme qui cherche à revoir son fils après sa sortie de prison. Voici le faux départ sur lequel débute Tends moi la main. Prêtant ses traits au personnage principal, Franck LLOPIS s’apparente à un faux Vincent Macaigne - vecteur d’émotions par l’énergie mise à retrouver son fils dans  dans La bataille de Solférino de Justine Triet. A force de misérabilisme et de musique en mineur, on appréhende quelque peu la douleur du père de famille qui ne connaît plus son fils, bien qu’elle soit estompée par une mise en scène bancal, et un cadrage faible en inventivité. Le jeu des acteurs est récité, conventionnel, et demeure enchaîner derrière les barreaux de dialogues et d’un scénario bien trop commun. Commun, non pas réel, ni réaliste : l’intention de faire passer pour vrai échoue tant l’artifice est visible, le spectateur n’y croit pas. Quand la passé du père survient, une autre couleur s’offre, délivrant une note légèrement plus sombre, plus proche du film noir. On se laisse prendre, aussi, à la douceur d’un déjeuner entre amis, où père et fils - interprété par Pierre Raffy - retrouvent enfin une complicité. Bien éphémère et très insuffisant néanmoins. Les scènes d’action sont statiques et les différents personnages sont très impersonnels. Ni le bulldozer, le ciel blanc, les scènes silencieuses et les courses poursuites augmenteront la fréquence d’un rythme qui ne se lancera jamais véritablement. Un pistolet pointé sur un homme et un meurtre par cassage de nuque est censé apeurer : la salle riait. Le récit n’évolue pas, ressassant une fois de plus le thème du père indigne de s’occuper de son fils, en raison de son statut d’ex prisonnier. Une bagarre éclate : d’autres rires dans la salle.Des fondus enchaînent tentent parfois de lier les différentes scènes, en vain. Dans son film, le cinéaste Frank Llopis nous dit tout, montre peu, et s’imagine un spectateur crédule, amorphe et bien trop naïf. Hier soir, Bong Joon-Ho nous livrait son talent lors de l’avant première de Parasite. Quel contraste !

Aymericdt
1
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le 16 avr. 2020

Critique lue 105 fois

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