On aurait presque pu lui donner ce sous-titre. Ce second épisode prend une direction radicalement différente du premier film. Alors que le précédent opus était placé sous le signe du désespoir, ou de la résignation, le changement de cap est assez flagrant notamment celui du personnage de Sarah Connor: "there is no fate, but what we make". Ou de son ultime réplique, qui tranche nettement avec le sentiment affiché à la toute fin du premier film.
L'ambiance du film est également assez différente du premier. Bien que l'on retrouve cette sensation de monde qui court à sa perte, le tout est beaucoup moins noir. Une bonne partie du film se déroule en plein jour, alors que le premier opus se déroule presque intégralement la nuit. La luminosité aussi, y est pour beaucoup. Les couleurs sont plus claires, et l'atmosphère beaucoup moins oppressante.
Dans cet épisode le Terminator commence à être humanisé. Il est presque décrit comme un père pour John. Cameron introduit même une certaine légèreté, avec quelques touches d'humour qui interviennent dans le développement de la relation entre John et son protecteur.
Le rapport de force entre les humains et skynet semble également avoir évolué. Alors que dans le premier les scènes se passant dans le futur montraient des humains littéralement écrasés par les machines, les deux camps sont montrés ici comme quasiment de force égale. Plutôt que de fuir ou ramper, les humains courent sur le champ de bataille, et abattent même des machines.
Dans le "présent" les rapports de force ont évolué de la même façon. Sarah s'est nettement endurcie, elle est devenue une guerrière. Et alors que Kyle semblait ne pas peser bien lourd face au Terminator, ici, bien que moins avancé technologiquement, le T-800 apparaît largement aussi puissant que le T-1000, voire plus. Il faut dire que Schwarzy est deux fois plus imposant que Robert Patrick. Les affrontements ont beaucoup évolué. Cette fois-ci le protecteur encaisse les coups et les rafales de balle au même titre que le tueur, les deux s'affrontent même à main nue.
Au final, le parti pris, radicalement nécessaire par rapport au premier opus n'est pas forcément un défaut en soit. Il est même plutôt bienvenue puisqu'il parvient presque à combler le gros défaut du film: c'est presque un remake du premier. Même si c'était difficilement évitable, on retrouve la plupart des scènes du premier film: l'arrivée des deux Terminator qui doivent trouver des habits, la course poursuite, le protégé qui se rebelle contre son protecteur, le combat final dans un décor industriel...
Un dernier mot enfin sur les effets spéciaux, qui contrairement à ceux du premier n'ont presque pas vieilli, grâce à un budget conséquent cette fois. Les scènes d'actions sont aussi beaucoup plus spectaculaires et encore aujourd'hui sont un modèle du genre. Elles contribuent d'ailleurs aussi à la réussite de la transition vers un film SF-angoissant à un film d'action mâtiné de SF.
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